En ce 5e dimanche de Carême, nous avons entrevu la Joie de Pâques avec les textes que nous écoutés à la messe aujourd’hui (voir ici). En effet, les deux lectures et l’Évangile nous ont parlé de résurrection et de tombeaux ouverts. Ainsi, la première lecture nous a fait une promesse : « Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple. […] Je vais mettre en vous mon Esprit et vous vivrez. […] Je l’ai dit et je le ferai ». La deuxième lecture nous a dit : « si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. ». L’Évangile enfin nous a raconté la résurrection de Lazare avec une phrase-clé que Jésus adresse à Marthe : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? ». Cette question est pour nous aujourd’hui. Tous ces textes nous ont rappelé que la mort, les épreuves et les difficultés n’ont pas le dernier mot et que toute
notre vie est orientée vers la Joie de la Résurrection. Croyons-nous vraiment cela ? Cette Joie, indépendante des circonstances de notre vie, s’appuie sur la foi dans le Seigneur et notre espérance dans son amour et sa fidélité. Saint François avait découvert le secret de cette Joie qu’il appelait ‘Joie Parfaite’. Nos jeunes de l’année Saint François ont aussi été frappés par cet aspect de sa vie et de sa personnalité. Découvrez-le dans le quatrième épisode : ‘Saint François, l’homme heureux dans la pauvreté‘. Vous pouvez retrouver les autres épisodes
en suivant les liens suivants : 1 , 2 et 3.
« Frère Léon, écris. » Et lui répondit : « Voilà, je suis prêt. » « Écris, dit Saint François, quelle est la vraie joie. Un messager vient et dit que tous les maîtres de Paris sont venus à l’Ordre ; écris : ce n’est pas la vraie joie. De même, tous les prélats d’outre-monts, archevêques et évêques ; de même le roi de France et le roi d’Angleterre ; écris : ce n’est pas la vraie joie. De même, mes frères sont allés chez les infidèles et les ont tous convertis à la foi ; de même, je tiens de Dieu une telle grâce que je guéris les malades et fais beaucoup de miracles : je te dis qu’en tout cela n’est pas la vraie joie. Mais quelle est la vraie joie ? Je reviens de Pérouse et par une nuit profonde, je viens ici, et c’est un temps d’hiver, boueux et froid au point que des pendeloques d’eau froide congelée se forment aux extrémités de ma tunique et me frappent toujours les jambes, et du sang jaillit de ces blessures. Et tout en boue et froid et glace, je viens à la porte et, après que j’ai longtemps frappé et appelé, un frère vient et demande : Qui est-ce ? Moi je réponds : Frère François. Et lui me dit : Va-t-en ! ce n’est pas une heure décente pour circuler ! tu n’entreras pas. Et à celui qui insiste, il répondrait à nouveau : Va-t-en ! tu n’es qu’un simple et un ignare ! en tout cas, tu ne viens pas chez nous. Nous sommes tant et tels que nous n’avons pas besoin de toi. Et moi je me tiens à nouveau debout devant la porte et je dis : Par amour de Dieu, recueillez-moi cette nuit. Et lui répondrait : Je ne le ferai pas. Va au lieu des Crucigères et demande là-bas. Je te dis que si je garde patience et ne suis pas ébranlé, qu’en cela est la vraie joie et la vraie vertu et le salut de l’âme. »
Saint François à fr. Léon.