Notre vocation franciscaine : une vocation pour réparer

Ces derniers temps, l’Église vit dans la tourmente des scandales contre les mineurs. Il s’agit d’une situation tragique. Les hommes du sacré ont profané la vie et l’intimité des êtres les plus vulnérables. Quand Jésus dit : « Laissez venir à moi les enfants » (Mt 19, 14), il les bénit. Des hommes d’Église ont utilisé leur fonction pour abîmer l’onction des plus petits. Leur mission a été pervertie par une mauvaise conception du pouvoir. Par leurs actions, ils ont démoli des vies. Alors, la parole de Jésus résonne : « Si quelqu’un scandalise l’un de ces petits qui croit en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on le jette au fond de la mer » (cf. Mt 18, 6). La force des paroles et les actions des Papes Benoît XVI et François pour arrêter le massacre des innocents est fondamentale. Les autorités de l’Église doivent continuer un travail de clarté et de responsabilité pour que le Bien et l’Amour de Dieu soient visibles et crédibles. Nous devrons traverser désormais le désert de la méfiance, de la critique et de la distance à cause du mal fait. L’humilité et la persévérance s’imposent pour porter la croix et les croix des victimes et des bourreaux.

Dans cette page sombre de l’histoire de l’Église, notre charisme franciscain fait émerger une parole que le Christ dit à Saint François : « Va, François répare mon Église, elle tombe en ruines ». Des vies ont été ruinées. Il nous semble que ce moment de notre histoire exige des attitudes et des gestes de réparation. On répare ce qui est abîmé. Notre vocation franciscaine par la fraternité, l’intériorité, la prédication de la pénitence et de la paix a un mot à dire à notre société. Les Franciscains ont un message à donner à tous ceux qui sont blessés. Comme dans l’Évangile de Saint Jean (cf. Jn 12), nous devons nous mettre aux pieds des autres pour donner de nouvelles onctions de Béthanie. Pour apporter douceur, là où il y a eu douleur.

La qualité de notre contact avec les autres, et surtout avec les personnes vulnérables, avec ces personnes s’adressant à nous dans la confiance, doit être vrai et juste. Notre vocation est de relever les vies, de bénir les vies, de célébrer la vie de chaque être humain. Nous devons réparer l’Église à partir des cœurs, des familles, des vies. Dans la première Règle, Saint François dit : « Qui frappe à la porte du couvent, qu’il soit accueilli avec bonté, qu’il soit ami ou ennemi ». Il s’agit d’un beau défi. Accueillir avec bonté et sans juger, ceux qui marchent sur le chemin de la vie. Accueillir pour encourager. Accueillir pour fortifier. Accueillir pour relancer la vie. Accueillir avec pudeur l’histoire des autres. La pudeur, l’aidos des grecs, cet espace d’intimité et de respect entre soi et les autres, a presque disparu dans notre société. Il est important qu’elle ressuscite et qu’elle reprenne sa place pour une vie relationnelle saine. Notre vocation, comme nous l’avons dit dans d’autres articles, est de donner et non de prendre (cf. ici).

Aimer, donner, réparer, …


Une mission actuelle
dans la vocation des Franciscains!

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