Dans plusieurs de nos articles, récents ou plus anciens, nous sommes revenus sur la Vocation Franciscaine, une vocation pour réparer (cf. ici), pour mettre l’amour là où il y a haine (cf. là) ou encore pour crier la vie (voir ce lien). Aujourd’hui, nous continuons notre méditation sur un autre aspect de la vocation franciscaine mis en lumière dans cet extrait d’une belle prière attribuée à Saint François :
« Là où il y a la discorde, que je mette l’union. »
Dans cette prière, il est demandé d’agir pour l’union. « Que je mette », c’est-à-dire que, dans les situations relationnelles où il y a discorde, donc, tension, douleur et violence, moi, disciple de Jésus et de Saint François, avec du tact et de l’intelligence, je dois mettre l’union. Il s’agit donc, encore une fois, d’agir pour le bien, d’être audacieux pour chercher le Bien.
La discorde crée des distances. Il s’agit d’un sentiment dans lequel l’émotionnel prend parfois le pas sur le rationnel et le spirituel. Saint François, à son époque, connaissait bien ce sentiment : discorde entre les familles, discorde à l’intérieur de l’Église, discorde entre les villes, etc. Une des conséquences de la discorde est la division. Saint François a connu une société fracturée. Sa vocation et sa mission étaient de dépasser ces sentiments en les évangélisant. Oui, quand on évangélise le monde intérieur, on apaise les tensions et les discordes. Quand l’Esprit Saint nous visite, il nous apporte l’unité intérieure.
Une des belles missions des Franciscains de la première époque était celle de prêcher la paix et la réconciliation. Cette mission est toujours d’actualité. Ceux qui sèment la discorde sont nombreux dans tous les milieux. Les réseaux sociaux en montrent l’ampleur et les dégâts… Le monde et l’Église ont besoin de pacificateurs, de missionnaires prêchant l’union et la paix. La vocation franciscaine se manifeste dans la rencontre avec l’autre. Dans nos vies et nos parcours, nous rencontrons des personnes blessées, en colère, vivant dans la discorde, … il est beau d’apporter à ces personnes – sans naïveté ni angélisme – des paroles de bénédiction, des paroles apaisantes, des paroles qui relèvent.
Oui, nous pouvons « mettre » l’union dans la discorde pour diluer la force de la violence et de la douleur. Dans le désir d’union, le moteur est l’amour de Dieu. Cet amour nous pousse à agir pour le Bien :
« Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres », dit Saint Paul aux Romains (cf. Rm 12, 5-16).
Alors, où il y a l’union, il n’y a pas de discorde.