Dimanche 24 juin, nous avons célébré une solennité : celle de la nativité de Saint Jean Baptiste. Nous avons donc fêté en quelque sorte son anniversaire. Mais au fait pourquoi s’appelle-t-il Jean? Et quel est son appel? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans cet article!
Jean : Un nom pour une mission
Jean est le fils de Zacharie et Élisabeth. Tous deux sont avancés en âge et ils ont perdu tout espoir d’avoir un enfant. Tout commence avec l’apparition de l’Ange Gabriel à Zacharie :
« Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée : ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. » (Lc 1).
Mais Zacharie ne croit pas en cette annonce et devient muet. Élisabeth, quant à elle, tombe enceinte. A la naissance de Jean, pour sa circoncision, on demande le prénom de l’enfant. Alors qu’on voulait l’appeler Zacharie comme son père, sa mère s’y oppose avec fermeté :
« Non, il s’appellera Jean. »
Les proches s’étonnent : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! ». Zacharie se fait alors donner une tablette sur laquelle il confirme le prénom :
« Jean est son nom. »
Pourquoi ce prénom a-t-il autant d’importance? Avec ce nom, c’est l’identité et la mission du fils de Zacharie et Élisabeth qui est révélée. Jean vient de l’hébreu Yehohanan, synonyme de « Dieu fait grâce » ou de « Dieu pardonne ». Il est le précurseur, le dernier des prophètes de l’Ancien Testament avant la manifestation de Jésus, le Messie que tout Israël attend. Le prénom de ‘Jésus‘ signifie ‘le Seigneur sauve‘. Autrement dit, les temps sont accomplis : l’ère de la justice où l’homme ne pouvait plus voir le visage de Dieu sans mourir est révolue. Place à l’ère de la Miséricorde : Jésus vient révéler le vrai visage de Dieu, celui de l’Amour.
La vocation de Jean est donc celle d’un prophète. A ce titre, il est envoyé devant Jésus pour préparer sa route. Il joue en quelque sorte le rôle de l’escorte des motards devant la voiture du président de la république ! Il annonce un baptême de conversion et prépare le peuple d’Israël à la venue de Jésus. Mais sa vocation va plus loin puisqu’il va aussi préparer Jésus lui-même à sa vocation de Messie. C’est lui qui va le baptiser au début de sa vie publique, avec le baptême de conversion, en attendant que l’Esprit Saint soit répandu par la mort de Jésus sur la croix et la Pentecôte. Jean prépare ainsi Jésus à devenir le grand prêtre par excellence, celui qui va donner sa vie pour que l’homme pécheur ait la Vie éternelle.
Jean : un homme qui a découvert son identité profonde.
Jean est un homme hors du commun. Il vit seul, dans le désert, vêtu de poils de chameau et se nourrit de sauterelles et de miel sauvage. Que fait-il au désert? Il se tient dans la présence du Seigneur et est à l’écoute du Saint Esprit. Jean est donc un homme dont les sens spirituels sont ouverts. Lorsque la Parole de Dieu lui est adressée, il part dire à tous ce qu’il a reçu et il débute sa mission. Il attire les foules à un point tel que les scribes lui posent une question : ‘Que dis-tu de toi-même?‘, c’est-à-dire ‘Qui es-tu? Quelle est ton identité?‘. Il répond avec la Parole de Dieu (Jn 1, 23) :
« Je suis la voix qui crie dans le désert : préparez les chemins du Seigneur ! »
Jean est donc un homme qui, au désert, a découvert sa vocation, sa mission, son identité profonde ! Il sait qui il est devant le Père. Il ne cherche pas la reconnaissance ou la renommée. Jean sait qu’il n’est qu’un simple ‘poteau indicateur’ et il n’hésite pas à désigner Jésus comme l’Agneau de Dieu à tous, y compris à ses disciples :
♦ « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » (Lc 3, 16)
♦ « Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : ‘Voici l’Agneau de Dieu.’ Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. » (Jn 1, 29 – 37)
Jean est un bon maître. On dirait aujourd’hui qu’il est un bon accompagnateur, un bon père spirituel. Sa vie est toute orientée pour préparer les cœurs des foules et de ses disciples à la venue du Messie : ‘il faut que lui grandisse et que moi je diminue‘ (Jn 3, 30). Jésus dira de lui : ‘Je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne n’est plus grand que Jean.’ (Lc 7, 27 – 28).
Et pour nous aujourd’hui?
Comme Jean, nous avons une identité propre, notre nom qui est prononcé par le Père pour que nous ayons la vie. Comment le découvrir? En faisant de la place au Seigneur dans notre vie. Comme Jean, nous pouvons partir au désert, c’est-à-dire nous écarter un instant du monde pour l’écouter. C’est dans cet esprit que nous avons conçu l’Année Saint François. L’Année Saint François, c’est …
- un temps donné au Seigneur pour découvrir notre identité profonde, qui nous sommes devant le Père ;
- un temps pour découvrir notre vocation et notre mission ;
- un temps pour nous former et être les témoins, les apôtres de feu dont le monde a tant besoin !
Car nous sommes tous appelés à devenir des ‘Jean le Baptiste’, i.e., des personnes qui préparent les chemins du Seigneur dans leur propre cœur mais aussi pour les autres! Et si tu nous rejoignais ?
Ainsi parle le Seigneur : ‘Je t’ai appelé par ton nom, tu comptes beaucoup à mes yeux, tu es précieux pour moi car je t’aime’. (Is. 43).
Toutes les informations sur l’Année Saint François sont accessibles en suivant ces liens :
En complément à cet article, nous vous proposons de retrouver ici l’homélie prononcée dans notre église de Narbonne en cette solennité.