La vocation  « musclée » de saint Paul : de l’orgueil à l’humilité

Nous avons célébré le 25 janvier la fête de la conversion de Saint Paul. Cette fête nous a rappelé comment Saul de Tarse, le persécuteur, est devenu Saint Paul, l’apôtre des nations. Sa conversion a donc été aussi un appel à suivre le Christ, autrement dit une vocation ! Ce qui est particulièrement marquant dans cet appel, c’est le virage à 180° opéré sur le chemin de Damas. Un vrai demi-tour sur autoroute !  Cette vocation est radicale… si radicale qu’elle provoque même un changement de nom et de mission :

Saul devient Paul. 

C’est sur ce retournement que nous voulons réfléchir aujourd’hui.

Saul le conquistador.

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Saul, à gauche, assiste au martyre de Saint Étienne.

Dans le récit de sa conversion-vocation (Ac 9), l’auteur des Actes des Apôtres nous dit que Saul ne respirait que menaces et violences contre les disciples du Seigneur. Il demande même au grand prêtre le pouvoir d’arrêter les adeptes du Christ.

Saul est donc habité par la violence et il veut mettre toute sa force et toutes ses énergies contre les disciples de Jésus. C’est qu’il se croit dans la juste voie, celle de Dieu. Il est sûr de ses certitudes. Mais, en fait, il n’est pas habité par l’amour de Dieu mais par une forte idéologie religieuse. Son ignorance, sa violence et sa détermination s’expriment, non pas pour Dieu, mais contre les autres. C’est dans cet état d’esprit qu’il part pour Damas, muni des lettres et des autorisations nécessaires pour arrêter tous ceux qui se réclament du Christ.

Saul le conquis.

Mais le combat contre les chrétiens s’arrête vite. Sur la route de Damas, une lumière et une voix le font tomber à terre. Le Christ lui parle personnellement : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? ». Jésus se manifeste par une voix douce et exigeante. Sa parole le provoque. En fait, Jésus lui dit : « Pourquoi ta vocation est-elle celle de la persécution au lieu d’être celle de la libération ? Pourquoi donnes-tu tes énergies pour enfermer et démolir, plutôt que bâtir ? ».

La question de Jésus a bouleversé Saul et tant d’autres après lui dans l’histoire. Parfois, nous avons besoin de nous retrouver à terre, c’est-à-dire petit, humble et pauvre, pour commencer une nouvelle vie, une nouvelle vocation. Saul est touché aux yeux et aux oreilles. La lumière l’aveugle (étonnant, non ?) et la voix  brouille ses certitudes.

Paul, un nouveau-né.

Revenons sur la route de Damas. Saul est à terre. Il est couché et c’est dans cette position qu’il est visité par le Christ. Ses compagnons sont pleins de stupeur. Ils comprennent que quelque chose d’extraordinaire se passe dans la vie de Saul.

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Conversion de Saint Paul sur le chemin de Damas.

Saul se relève. Quand il se met débout, il retrouve sa position de vivant et de vivant autonome. Mais la visite de Jésus ne le laisse pas indemne. Il se retrouve un peu comme Jacob qui boitait après son combat avec Dieu (cf. Gen 32, 32). Saul, quant à lui,  a perdu la vue. Alors on le prend par la main. Le grand Saul, habitué à diriger, tombé à terre et aveugle, est conduit par la main comme un enfant. Sa vocation commence dans l’humilité. Il se laisse prendre par la main. Il fait confiance. Il devient disciple.

Ainsi, dans toute vocation, il y a des moments d’énergie, de révolte, de combat mais aussi de douceur et de rencontres. Saul recommence sa vie de foi par un autre chemin : il se laisse maintenant conduire par Jésus et il devient Paul, l’apôtre des nations. Alors sa mission change : il annonce la Bonne Nouvelle!


Et si, toi aussi, tu étais appelé ? Si tu avais une mission ?


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