Aujourd’hui, nous voulons méditer sur la manière dont nous réagissons à l’appel de Dieu. La Bible nous apprend que chaque vocation est différente. Certains grands patriarches ou prophètes répondent favorablement immédiatement ; d’autres résistent un peu avant de se laisser séduire… Voyons donc cela de plus près !
Les vocations simples
ou le « oui direct ».
Nous trouvons ainsi dans la Bible des appels extrêmement exigeants où les appelés répondent OUI avec une liberté absolue. Ainsi en est-il d’Abraham, de Samuel et du prophète Isaïe. Le premier doit quitter sa terre, et il obéit à Dieu sans résister, lui faisant pleinement confiance (cf. Gn 12, 1). Le second est entré très jeune au Temple (cf. 1 Sam 3), et il n’hésite pas, lui non plus, à obéir à la voix de Dieu qui lui demande de se lever plusieurs fois la nuit à son appel. Enfin, le troisième répond courageusement « Me voici » dans ce très beau dialogue (Is 6, 8) :
« Qui enverrai-je ? » dit le Seigneur. Je répondis : « Me voici, envoie-moi ! »
Les vocations « négociées »
ou la « bonne excuse ».
D’autres, par contre, résistent à l’appel de Dieu. Ils trouvent des excuses. Ainsi, Moïse dira au Seigneur : « Excuse-moi, je ne suis pas doué pour parler » (cf. Ex 4,10). Le prophète Jérémie s’exprimera de manière similaire : « Je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant » (cf. Jr 1,6). Plus fort encore, le prophète Jonas se rebelle et s’enfuit loin de Dieu et loin de sa mission (cf. Jon 1,3).
A la racine de ces résistances se trouve la peur. Mais Dieu ne s’impatiente pas. Il sait attendre et, comme il est Père, il rassure chaque appelé.
Et aujourd’hui ??
Aujourd’hui, Dieu continue à appeler des jeunes à se donner totalement dans une vocation religieuse. Devant cet appel, comme dans la Bible, les réactions sont diverses : certains répondent favorablement immédiatement ; pour d’autres, des questions ou des réticences s’expriment : « Que vont dire mes parents et mes amis ? Suis-je assez solide ? Pourrai-je tenir toute ma vie ? Dieu m’appelle-t-il vraiment ou bien est-ce mon imagination ? La vie en fraternité n’est-elle pas trop difficile ? La mission en France au XXIe siècle n’est-elle pas trop compliquée ? ». Et tant d’autres interrogations…
Ces questions sont légitimes et demandent des réponses réfléchies. Dans un chemin vocationnel, il faut être responsable et garder à l’esprit que :
– La vocation se vit dans la foi. La certitude absolue n’existe pas. Le décentrement de soi, aussi, est important : Si je me regarde, je vois mes failles. Si Dieu me regarde, il me donne la force, il me rassure.
– La vocation est une affaire de volonté : faire la volonté du Père. S’il m’appelle il mettra sans aucun doute sur mon chemin un maître pour m’aider à discerner, à grandir et à faire le tri dans mes peurs, mes arrogances, mes désirs, …
Sur ce chemin difficile du discernement, le dialogue avec un père spirituel apparaît alors fondamental. Il permet de décaper notre être intérieur pour ouvrir devant nous un chemin de liberté et de bonheur.