Eh oui, chaque année, il revient : nous célébrons aujourd’hui le Mercredi des Cendres qui marque notre entrée en Carême! Et peut-être nous disons-nous : « Oh non! Pas encore! » car il est parfois synonyme pour nous d’efforts « énormes » pour nous priver, pour nous convertir… Et si nous revisitions le Carême?
« Il y a un temps pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel », nous dit Qohelet dans l’Ecclésiaste (Qo, 3, 1)… Le Carême est un temps. Un temps précieux, offert gracieusement par le Seigneur pour nous préparer aux fêtes pascales. Un « temps de grâce qu’il ne faut pas laisser passer en vain » nous disait l’an dernier le Pape François (cf. ici). C’est en effet un temps à ne pas négliger car il nous aide à faire mémoire de notre vocation de chrétien et nous conduit à nous interroger peut-être plus profondément : quel est l’essentiel de ma vie? vers qui/vers quoi est-elle orientée? Le temps du Carême nous rappelle de faire de la place au Seigneur, et – mieux que cela – nous apprend à faire de lui notre ‘essentiel‘ : « Mon Dieu, mon Tout », dira Saint François. Et cela n’est pas valable que pour les saints ou les consacrés. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force », nous dit le Deutéronome (Dt 6, 5). Chacun est appelé à cela dans sa vocation propre !
Oui, il y a un temps pour tout et le Carême est le « bon temps » pour changer et se convertir. Se convertir étymologiquement, c’est ‘se tourner vers’ le Seigneur. C’est donc tourner le dos à notre péché, nos infidélités, … c’est répondre à un appel : « Où es-tu? » demande Dieu dans la Genèse à l’homme pécheur (Gn 3, 9). « Revenez vers moi de tout votre cœur… je suis lent à la colère et plein d’amour », nous dit-il aujourd’hui dans la première lecture (Jl 2, 13). Le Carême est donc le temps du retour vers le Seigneur. C’est le temps favorable pour choisir l’essentiel et laisser l’accessoire. C’est donc aussi le temps de la prière, du jeûne et de l’aumône avec un objectif : ‘déconfiner’ notre cœur, faire de la place au Seigneur et le laisser nous rejoindre pour… notre plus grand bonheur! Alors, c’est encore le Carême? Oui! Et nous le vivrons avec joie ! A vos marques, prêts? Partez !
Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
(2 Co 6, 2)