Nous voici maintenant à la mi-Carême, un Carême très particulier cette année puisque nous vivons actuellement en Europe et dans le monde des moments difficiles à la suite de l’épidémie de coronavirus. Dans certains pays comme la France ou l’Italie qui nous est chère, la vie semble s’arrêter peu à peu : les rues sont désertes, les commerces non vitaux fermés, les événements sportifs et culturels annulés, les rassemblements pour la messe dominicale supprimés, etc. Nous voici propulsés dans une situation inédite. Voici qu’un tout petit virus nous rappelle notre finitude et nous ramène à l’essentiel. Et justement, c’est l’un des rôles du Carême que de nous ramener à l’essentiel. Une première question se pose : ‘Quel est notre essentiel?‘ ou en d’autres termes : ‘Vers qui ou vers quoi est orientée notre vie?’. Et si nous profitions de ce temps où la vie se ralentit et où le silence se fait dans nos villes pour réfléchir, méditer et contempler? Pour prendre notre place de chrétien dans ce monde et témoigner de l’amour du Seigneur dans cette période difficile? Pour cela nous vous proposons trois petits moyens qui sont aussi les piliers du Carême (cf. ici) :
– la prière : pourquoi ne pas profiter de ce temps pour intercéder ? Intercéder pour notre monde, nos dirigeants, les équipes soignantes, les chercheurs, les malades, tous ceux qui sont en première ligne pour lutter contre cette épidémie? Mais intercéder avec FOI, c’est-à-dire en croyant que notre prière est entendue, que le Père n’est pas sourd : ‘Non, le bras du Seigneur n’est pas trop court pour sauver, ni son oreille, trop dure pour entendre’, nous dit le prophète Isaïe (Is, 59, 1) et Jésus nous le rappelle : ‘Si vous aviez la foi comme un grain de sénevé, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi.‘ (Lc 17, 6)
– l’aumône : pourquoi ne pas donner de son argent ou de son temps pour aider autour de soi ceux qui en ont besoin : faire les courses pour une personne âgée, fragile ou isolée, garder les enfants d’un soignant, etc. Il y a tant et tant d’occasions de faire le bien autour de soi. Donner : un mot qui permet de concrétiser l’amour. ‘Aimer, c’est tout donner‘, disait Sainte Thérèse. Et Saint François répond en écho : ‘L’Amour n’est pas aimé‘. Alors aimons autour de nous car « c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples » (Jn 13, 35).
– le jeûne : pourquoi ne pas profiter de ce temps si particulier pour retrouver le goût et la saveur de la vie, pour rendre grâce pour le don de la vie et peut-être (r)entrer dans l’espérance? Oui, ce Carême nous appelle particulièrement au jeûne : jeûne de notre vie habituelle, de nos activités, de nos sorties au cinéma, au restaurant, entre amis, etc. Jeûne aussi eucharistique puisque toutes les messes sont annulées. Un jeûne pour mieux comprendre le don qui nous est fait habituellement et que – peut-être – nous ne savons plus apprécier à sa juste valeur à cause de l’habitude. Un jeûne pour contempler le mystère de la vie et réveiller notre amour et notre action de grâce. ‘Soyez toujours dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.‘, nous dit Saint Paul dans la lettre aux philippiens (Ph 4, 6).
Trois petits moyens donc au cœur de ce Carême si particulier pour nous aider à grandir dans la foi, l’espérance et l’amour. Nous vous souhaitons une bonne route vers Pâques. Nous le savons et nous le croyons : la croix et la résurrection sont indissociables !
« Ne soyez inquiets de rien, mais, en toutes circonstances, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » Ph 4, 6
PS : A toutes fins utiles, nous vous rappelons que, dans l’impossibilité de participer à la messe, vous pouvez aussi communier spirituellement. La communion spirituelle est une « communion au Christ présent dans l’Eucharistie, non pas en le recevant sacramentellement, mais par le seul désir procédant d’une foi animée par la charité. » (cf. ici et là pour plus de détails). Vous trouvez d’ailleurs ici un acte de communion spirituelle rédigé par Mgr. Centène, évêque de Vannes, pour tous ceux qui ne peuvent se rendre aux offices suite à l’épidémie.