Le Carême est un chemin de foi, rien de nouveau. Nous le savons depuis notre enfance. Or, il ne s’agit de le savoir mais de croire. Alors, le chemin devient plus exigeant. L’Église, au milieu du Carême, nous met deux modèles de sainteté pour que notre parcours ne soit pas spiritualiste ou conceptuel : Joseph et Marie. Les deux fêtes de saint Joseph (19 mars) et de l’Annonciation que nous fêtons aujourd’hui (25 mars) marquent une pause pour changer de couleur liturgique et pour voir la conversion autrement.
Lorsque l’ange du Seigneur visite Joseph en songe, il le rassure et lui donne une mission : « Tu l’appelleras ». Joseph a la noble mission de donner un nom et une identité à Jésus. D’abord, il a dépassé le choc de voir Marie enceinte et celui – intérieur – de décider de l’abandonner. Son merveilleux projet de vie avec elle tombait à l’eau. Nous pouvons imaginer aisément les turbulences et les souffrances par lesquelles Joseph est passé. Sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille… Et Marie ? L’Annonciation marque ce moment où la vie de Marie change. L’ange lui annonce la maternité, une maternité divine. Elle a besoin d’être éclairée, rassurée, guidée. L’ange, avec patience et douceur, explique à Marie le plan de Dieu. L’ange s’en va seulement quand Marie dit oui, quand elle est rassurée. La paternité de Joseph et la maternité de Marie adviennent d’une manière atypique. Tous les deux, par la foi, acceptent une nouvelle vocation : celle de donner la vie et celle d’accompagner la vie.
Le carême et la conversion sont pour nous un moment pour changer de cap : pour passer de nos projets au projet de Dieu et de nos craintes à la foi en Dieu. Pour passer aussi de la stérilité à la fécondité.
Un chrétien, même célibataire, n’est jamais stérile. Nous avons tous une paternité ou une maternité à découvrir. La fécondité de nos vies ne passe pas, peut-être, par les voies conventionnelles, mais le Seigneur nous parle et nous rassure pour que nos vies ne soient pas fermées mais ouvertes à son projet. La Vie de Dieu est là pour que nous puissions l’accueillir!