La conversion de Saint François : au commencement était la mondanité


Mercredi 6 mars, nous sommes entrés en Carême, ce temps de préparation à la fête de Pâques qui est aussi un temps que nous donne le Seigneur pour nous convertir. C’est pourquoi, nous vous proposerons, chaque week-end, une méditation basée sur l’itinéraire de conversion de Saint François. Voici la première : « Au commencement était la mondanité ».

Nous vous souhaitons une belle route vers Pâques ! Que le Seigneur vous accompagne !


Quand fr. Thomas de Celano, son premier biographe, évoque la jeunesse de Saint François, il n’est pas très tendre :

Un arbre aux racines mauvaises ne peut qu’être mauvais, et ce qui a été perverti à fond n’est plus guère en état de retrouver la norme du bien. Quand ils ont franchi le seuil de l’adolescence, comment pensez-vous les voir évoluer ? C’est alors qu’ils se ruent d’un excès à l’autre puisqu’ils sont libres désormais de faire ce qui leur plaît, et leur unique souci est le vice auquel ils s’adonnent aveuglément. Devenus, par une servitude volontaire, les esclaves du péché, ils font de leurs membres des armes d’iniquité, ils n’ont bientôt, sous l’étiquette de leur nom de baptême, plus rien de chrétien dans leur vie et leur conduite. Et bien souvent ces malheureux se vantent de péchés plus graves qu’ils n’en ont commis, de peur d’être d’autant plus méprisés qu’ils sont plus innocents. Voilà les tristes débuts de cet homme que nous vénérons aujourd’hui comme un saint et qui est vraiment un saint ; il perdit son temps et le gâcha lamentablement jusqu’à sa vingt-cinquième année environ.(Thomas de Celano, Vita Prima, 1, 1).

François d’Assise, le fils de Pierre de Bernardone, est un jeune de son temps. Il aime les fêtes, il aime être au centre de tout et de tous. Les biographes de Saint François décrivent le saint avant et après sa conversion. François d’Assise était généreux, agréable, sympathique. Un homme à côtoyer dans le milieu mondain d’Assise! Un jeune homme avec un grand idéal, beaucoup d’ambition, beaucoup de rêves ! Le jeune François est un chercheur d’expériences fortes. Il ne veut pas mener une vie banale et médiocre ! Il veut être quelqu’un ! Il veut laisser une trace dans l’histoire! Par un regard rapide, nous pourrions juger superficielle et peut-être même artificielle, la jeunesse de saint François. Il se croit un jeune qui croque la vie à pleines dents. Son existence est intense mais elle est liée à la satisfaction humaine immédiate.

Saint François, dans sa jeunesse, cherche la gloire humaine. Sa famille a de l’argent, il jouit d’une confortable position sociale, les amis sont nombreux et les ennemis ne sont pas dangereux. Comme le jeune homme de l’Évangile (cf. Mt 19,16 – 22), il pratique la religion quand il le faut, il a des biens mais il n’est pas encore dans la maturité spirituelle. Dans sa vie, Dieu reste trop formel, trop loin. Sans doute il le connaît mais il ne l’a jamais vraiment rencontré. Son vieil homme est bien actif. Les loisirs et les plaisirs sont bien présents dans ces actions. Son moi oriente sa vie. Il est même le maître de sa vie.

Mais bientôt sa vie change lorsque Dieu le visite, comme nous le verrons dans notre prochain article… Mais qu’en est-il pour nous ?


Méditation

  • Dieu est-il pour moi formel ou essentiel ? Quelle est ma relation avec lui ?
  • Ai-je rencontré Dieu dans ma vie ? Est-ce que je le cherche encore ?
  • Suis-je prêt à vivre une conversion ? Un changement réel ? Si oui, comment ?

 

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