Le Carême : un temps pour guetter et lutter !

Aujourd’hui, c’est le mercredi des cendres : nous entrons en Carême. Le Carême est un temps de préparation à la plus grande fête du Christianisme, la fête de Pâques. Sans cette fête en effet, notre « foi est vaine » nous dit Saint Paul. Le Carême est donc un « kairos », c’est-à-dire un « temps favorable » que le Seigneur nous propose pour grandir en sainteté. C’est donc un temps de conversion, de sacrifice, de réconciliation. Un temps aussi de tentations et de combat spirituel. Saint Luc nous dit que « Jésus, rempli d’Esprit Saint, fut conduit à travers le désert pendant 40 jours où il fut tenté par le diable » (Lc 4, 1 – 13). Jésus, vrai Dieu et vrai homme, est tenté. Comme nous ! Parce qu’il est vraiment l’un de nous ! Mais contrairement à nous il n’a jamais péché. C’est que son cœur a été une forteresse infranchissable pour le démon. Comment ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble.


Notre cœur, comme celui de Jésus, peut être comparé à une ville fortifiée que nous avons à défendre devant les assauts des tentations. Pour cela, il faut savoir « guetter » et « lutter ».

Guetter…

Car ainsi m’a parlé le Seigneur : « Va, place un guetteur : ce qu’il voit, qu’il l’annonce ! […] Et le veilleur a crié : « Au poste de guet, Seigneur, je me tiens tout le jour. À mon poste de garde, je reste debout toute la nuit. » (Is 21, 6 – 8)

Il s’agit d’un appel à être attentif et cet appel du Seigneur est fondamental. Le rôle du guetteur – qui est aussi celui du prophète – est de voir au loin pour repérer l’ennemi et prévenir du danger. Alors se pose une question : savons-nous être attentif aux mouvements de notre cœur et aux intentions qui président à nos actions ? Savons-nous toujours choisir le Bien ?

Le guetteur doit aussi savoir lire les événements de notre vie pour y discerner les signes du Seigneur et choisir toujours « ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait » comme le dit Saint Paul (Rm, 12, 2). Il doit discerner « le bon combat » à mener. Ce discernement est important car, si nous nous trompons de combat, nous sommes « à côté de notre mission » et nous pouvons être défaits. Au contraire, si nous menons le combat du Seigneur, nous sommes sûrs de remporter la victoire car il lutte pour nous et avec nous : nous ne sommes plus seuls devant la tentation, devant l’épreuve. « Veillez et priez », nous dit Jésus ! Il nous révèle ainsi les armes du guetteur ! A nous de savoir retrouver le Seigneur le plus souvent possible dans notre cœur pour le laisser nous inspirer, nous guider, nous aider sur notre route.

Lutter…

Qui dit ‘lutte’, dit ‘combat’. Qui dit ‘combat’, dit ‘blessure’. Nous pouvons nous interroger : Sommes-nous prêts à lutter pour le Seigneur ? Acceptons-nous de vivre le combat, l’épreuve dans notre vie, chaque fois que cela est nécessaire? Ou capitulons-nous tout de suite devant les difficultés? Et si nous sommes prêts à lutter, quelles armes prévoyons-nous d’utiliser? Celles du monde ou celles de Dieu? La Parole du Seigneur nous éclaire :

« Ni par la bravoure, ni par la force, mais par mon Esprit seulement ! » – déclare le Seigneur de l’univers. (Za, 4, 6)

Cette parole nous renvoie directement à l’Évangile de Saint Luc. Regardons comment Jésus mène sa propre lutte. Il répond à chaque tentation par un extrait de la Parole de Dieu. Il ne fait pas de grands discours. Il met le tentateur face à la Parole de Dieu qui est une « épée à deux tranchants » (He, 4, 12). Il reste orienté vers le Père (cf. ici) et en pleine communion avec lui. Jésus obéira au Père jusqu’au bout, jusqu’à offrir sa vie sur la croix pour nous sauver. Il ne laisse pas le tentateur s’approcher de ses remparts et ainsi ses murs d’enceinte restent infranchissables. Alors comment sont nos propres murailles? Régulièrement entretenues, notamment par le sacrement de la réconciliation ? Ou bien vulnérables… C’est ici qu’intervient la qualité de notre attention pour ne pas laisser l’ennemi s’approcher et percer notre enceinte. Car, à chaque fois que nous cédons, nous fragilisons notre ville et, à la fin, celle-ci pourrait être prise! Petit péché deviendra grand, pourrait-on dire…

Enfin, devant les épreuves et le combat spirituel, n’ayons pas peur car nous ne sommes pas seuls. Le Seigneur nous le dit :

Ainsi vous parle le Seigneur : Ne craignez pas, ne vous effrayez pas devant cette foule immense ; car ce combat n’est pas le vôtre, mais celui de Dieu. 2 Ch 20, 15

Cela signifie que ce combat est déjà gagné. Plus exactement, la victoire finale nous est acquise pour peu que nous voulions lutter car Jésus a déjà remporté la partie en mourant sur la croix et en ressuscitant. Alors choisissons bien notre combat et nos armes. Saint Paul nous aide à bien les sélectionner :

Revêtez l’équipement de combat donné par Dieu, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du diable. Car nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes. Pour cela, prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez résister quand viendra le jour du malheur, et tout mettre en œuvre pour tenir bon. Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu. (Ep 6, 11 – 17)


Le Carême est un temps propice pour nous exercer au combat, pour affûter nos armes spirituelles. Avec un trait d’humour, nous pourrions dire qu’il s’agit d’une formation ‘self defense’ de 40 jours que le Seigneur nous offre, en vue de notre bonheur sur terre et dans le ciel. Trois armes seront plus particulièrement maniées : la prière, le jeûne et le sacrifice. Ces trois armes nous sont données pour renforcer nos murs d’enceinte, aiguiser le regard de notre guetteur intérieur et muscler notre lutteur.

Nous vous souhaitons un Bon et Saint Carême. Nous vous souhaitons une Belle Lutte aux côtés du Seigneur !

Courage ! J’ai vaincu le monde ! (Jn 16, 33)

 

 

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