« Quand les montagnes s’éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour ne s’éloignera pas de toi et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, – dit le Seigneur, qui te montre sa tendresse. » Isaie, 54, 10
Ainsi, Seigneur, tu es là, près de moi toujours, pour me donner ta paix et me montrer ta tendresse. Je ne savais pas, je n’avais pas compris ! Et voici qu’aujourd’hui, alors que peut-être je me sens bien seul devant mes soucis et mes difficultés, ta Parole vient me rejoindre et me redire ta proximité, ton amour de prédilection pour moi. Non, tu n’es pas un Dieu lointain, indifférent à ma vie ou à ma souffrance. Toi, le Seigneur de l’Univers, qui a tout créé, tu es le Tout Proche et tu viens toi-même me rassurer. Alors, comme Isaïe dans ton temple saint, je te contemple, Seigneur, dans le sanctuaire de mon cœur et je regarde ma vie à ta lumière. Je reste confondu devant tout l’amour que tu m’as toujours porté et que je n’avais jamais réellement perçu. Mais, en même temps, je perçois aussi ma misère et mon indignité. Alors, comme Saint Pierre, comme le prophète Isaïe, comme tant d’autres qui ont fait expérience de ta gloire, j’ai peur et je m’écrie :
« Malheur à moi, car je suis un homme aux lèvres impures » (Isaïe, 6, 5)
« Éloigne-toi de moi car je suis un homme pécheur » (Pierre) (Lc, 5, 8)
Mais, encore une fois, tu te révèles et tu me rassures : « Mon Amour est de toujours à toujours » (Ps, 24, 6) et « Je suis Dieu et non pas homme, […] je ne viens pas pour exterminer. » (Osée, 11, 9). Alors, à ma grande surprise, comme pour Saint Matthieu (cf. ici), tu poses ton regard plein d’amour sur moi et tu me dis :
« Viens ! Suis moi ! Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs ». (Mt 9, 9)
Alors c’est donc bien vrai ? Je ne suis pas inutile ou trop nul ? Tu as réellement un projet de vie pour moi, une mission pour moi qui me rendra heureux ? Vraiment, tu m’as aimé, moi, depuis toujours ? Confondu par ton Amour parfait, je n’hésite plus et, comme Bartimée, je « bondis sur mes pieds » (Mc 10, 50 – 52) pour te suivre en proclamant ta gloire. Comme les Mages, je repars par « un autre chemin » (Mt 2, 12), celui que tu avais prévu pour moi de toute éternité. Comme Saint Pierre, j’entends maintenant ton commandement : « Avance au large et jette tes filets » (Lc, 5, 4). J’obéis pour te laisser « être Dieu dans ma vie » et vivre ma vie en grand, à la mesure des rêves que tu as pour moi (cf. là). Comme Isaïe, enfin, j’entends ta question : « Qui enverrais-je ? Qui sera notre messager ? » (Is, 6, 8). Alors, sûr de ton amour pour moi et tous les hommes, je m’avance et je réponds avec courage :
« Me voici ! Envoie-moi ! » (Is, 6, 8)
Car maintenant je sais que, même si les collines devaient chanceler et ma vie s’effondrer au fond de l’abîme, c’est toujours dans tes mains, Seigneur, pleines d’amour et de miséricorde, que je tomberais ! Car « ton bras n’est pas trop court pour sauver, ni ton oreille trop dure pour entendre » mon cri (Is 59, 1).
« J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Rm 8, 38 – 39)