Nous sommes (ou avons été !) jeunes. Tous ! Quand on est jeune, on a des rêves! Mais comment rêvons-nous ? Car parfois nous rêvons, mais nos rêves sont à l’image de notre finitude… bien trop étroits, bien trop centrés sur nous-mêmes, … et alors que se passe-t-il? C’est à cette question que veut répondre cet article !
Si nous rêvons trop « petit », le risque est grand pour nous de rester comme sclérosé dans notre vie car nous ne laissons pas nos rêves (c’est-à-dire nos désirs profonds) se déployer aux dimensions des « rêves » que le Saint Esprit a pour nous. Il peut nous arriver de penser ‘Je n’y arriverai jamais !‘ ou ‘C’est trop dur !‘ ou ‘Moi, un frère franciscain ? Moi, un grand saint ? Mais c’est impossible … il ne faut pas rêver ! (sic)‘… C’est cela rêver trop « petit » car ces pensées nous empêchent de « prendre notre envol » et « d’avancer au large » (Lc 5, 4) pour prendre notre véritable stature de fils et de fille de Dieu. Notre réponse à l’appel que Dieu nous lance n’est pas totale. Finalement, nous vivons, nous nous donnons… mais peut-être pas aussi intensément ou complètement que nous (et le Seigneur) le voudrions !
Alors que l’appel du Seigneur nous ouvre à la plénitude, à une vie pleine parce que donnée totalement à l’image de Jésus, chacun dans notre vocation propre ! Il veut nous donner beaucoup plus que ce que nous pouvons rêver par nous-mêmes : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn, 10, 10), nous dit-il d’ailleurs. Cet appel à la vie que le Seigneur nous adresse depuis toute éternité nous aiguillonne ! Il se fait l’écho du désir de Dieu de nous combler. Nous l’entendons, nous le sentons au plus profond de nous. Notre cœur, notre âme et tout notre être sont attirés et destinés à la transcendance. Et même, nous en avons soif : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi » (Saint Augustin).
Oui, nous sommes faits pour le bonheur, pour la plénitude, pour vivre l’ordinaire de notre vie de manière extraordinaire. Comment ? En accueillant Dieu au cœur de notre vie et en le laissant agir dans notre petitesse avec puissance ! Plus encore, il s’agit de rester uni à Lui, de Le vivre, de Le respirer pour que le Saint Esprit soit notre souffle de vie ! Alors, nos rêves, nos aspirations, nos désirs deviennent ‘réalité’. Ils s’incarnent car Dieu s’est incarné en nous : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ! » comme le dit Saint Paul (Ga 2, 20). Et alors, nous nous mettons à rêver des mêmes rêves que Dieu pour nous, pour nos proches, pour toute l’humanité ! Nos cœurs, nos horizons s’élargissent, nous rêvons en grand ! Et même, nous ne rêvons plus, c’est la réalité car le Seigneur vient combler notre cœur au-delà même de ce que nous pouvons imaginer et donner toute la fécondité à notre vie. Alors nous vivons dans un monde où l’impossible devient possible car « rien n’est impossible à Dieu » (Lc, 1, 37). Il fait ainsi de nous un prophète de feu, un vrai disciple du Christ et un artisan de son Royaume sur la terre !
« Amen, je vous le dis : si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : “Transporte-toi d’ici jusque là-bas”, et elle se transportera ; rien ne vous sera impossible. » Mt, 17, 20