Déjà le mois de septembre, c’est la fin de l’été et pour beaucoup, la fin des vacances : nous retrouvons nos occupations traditionnelles avec souvent de beaux souvenirs dans la tête et beaucoup de projets à mener à bien à la reprise. Et si le projet le plus important était celui de notre vie? Dans l’Évangile que nous avons entendu le 1e dimanche de septembre, Jésus nous sensibilisait déjà à cela : « A quoi nous sert de gagner le monde si nous le payons de notre vie, c’est-à-dire si cela nous coûte le bonheur éternel, la communion pleine et parfaite avec Dieu ? Et que pouvons-nous donner en échange de notre vie? » (Mt 16). Aujourd’hui nous voulons donc réfléchir sur une question : « que signifie réussir sa vie ? ». Et si c’était une question de vocation ? ou plutôt une question de ‘réponse aux appels du Seigneur ‘.
Car nous sommes tous appelés et l’appel principal que nous recevons est un appel à la vie, une vie non pas étriquée mais « en abondance » (Jn 10, 10), c’est-à-dire une vie joyeuse, féconde qui se déploie d’abord sur la terre avant de s’épanouir pleinement en Dieu. Peut-être n’avons-nous pas entendu ce premier appel ? Pourtant dans l’Évangile, Jésus nous appelle lorsqu’il nous dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Voici un appel exigeant qui nous montre que notre vocation première est la sainteté dans l’état de vie qui est le nôtre. Alors bien sûr, nous nous disons souvent que la sainteté n’est pas pour nous, que nous sommes bien loin d’un Saint François d’Assise, d’une Sainte Claire ou d’un Saint Curé d’Ars. Pourtant, Jésus est très clair : « soyez parfaits », ce qui signifie que nous sommes tous appelés à la sainteté, que la sainteté est notre vocation. Alors ?
Alors, peut-être avons-nous une fausse perception de la sainteté ? Le cardinal Stella, préfet de la congrégation pour le clergé, nous a donné quelques éléments de réponse dans une homélie qu’il a prononcée pour la fête du pape Saint Pie X :
« La sainteté ne consiste pas à exhiber des œuvres extraordinaires mais, avant tout, à laisser agir en nous la grâce de Dieu, c’est-à-dire nous ouvrir à lui pour lui permettre de transformer notre cœur. Il ne s’agit pas de ne jamais nous tromper ou de ne pas faire l’expérience des chutes – ce qui d’ailleurs est impossible – mais de rester toujours disponibles à la rencontre avec le Seigneur. »
Mais cela n’est possible que si nous ne nous laissons pas séduire par les idoles : notre moi, nos idées, nos biens matériels, la recherche du pouvoir, de l’argent, de l’efficacité, etc. Ainsi, pour le cardinal Stella :
« Être saint signifie concrètement deux choses : donner la primauté à Dieu en refusant toute idolâtrie ; tout vendre pour suivre le Seigneur, en restant son disciple. […] Et on n’est disciple que lorsque, abandonnant librement ses sécurités, on s’ouvre à la disponibilité de la rencontre avec Dieu et avec ses frères. ‘Tout vendre’ signifie vivre la pauvreté : ‘dépouille-toi de toi-même, de la prétention d’avoir toujours tout, et d’être au centre ; apprends à accueillir la joie qui vient du fait de savoir partager ton temps, l’écoute, l’amour et les choses de la terre avec les frères qui te sont proches’ ».
Voici donc un programme simple mais exigeant, source de bonheur et de joie profonde. Un programme radical suivi par Saint François et tous les grands saints. Et si ce programme devenait notre programme ? Alors nous deviendrons des saints comme Saint Maximilien Kolbe à qui nous laissons la parole pour conclure :
« Chacun peut devenir un saint et même un très grand saint, avec l’aide de l’Immaculée. Il suffit seulement qu’il le veuille. »
Saint Maximilien Kolbe.
Vous pouvez retrouver l’homélie du Cardinal Stella ici et un article intéressant sur la perfection et la sainteté vues par Mgr. Follo là.