
En septembre déjà, nous vous en avions déjà parlé. De quoi ? Mais de la sainteté bien sûr! Dans cet article, nous avions en effet médité sur ce que signifie ‘réussir sa vie’. Nous avions alors montré que, quel que soit notre état de vie, nous étions tous appelés à la sainteté. Tous, vraiment ? Mais, oui, tous ! Car le Père sort à toute heure du jour et de la nuit sur la place et il appelle tous ses enfants personnellement, sans distinction, où qu’ils en soient dans leur vie (voir ici). Alors, OUI : TOUS SAINTS ! Comme la Toussaint que nous célébrons aujourd’hui : cette fête nous rappelle qui nous sommes en réalité : des saints en devenir, des fils et des filles de Dieu, des princes et des princesses de son Royaume ! Qu’elle est belle notre identité de baptisé ! Pourtant, nous l’oublions si souvent, pris par nos occupations, les difficultés et les souffrances de la vie, … peut-être aussi, nous disons-nous que la sainteté est impossible pour nous ? Et alors nous restons là, sur la place, tout tristes car nous ne répondons pas à l’appel de notre Père :
« Soyez saints pour moi, car moi, le Seigneur, je suis saint, et je vous ai mis à part d’entre les peuples pour que vous soyez à moi. » (Lv, 20, 26)
Alors se pose maintenant une question : le Seigneur pourrait-il nous appeler à une perfection inatteignable? Car il est certain que la sainteté est impossible à atteindre par nos propres forces. Alors ? La sainteté – notre sainteté – se construit au quotidien, à partir de notre ‘oui‘ aux appels du Seigneur et de sa grâce. C’est aussi un cadeau qui se reçoit des mains du Père mais ne se prend pas par la force. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus avait bien compris tout cela. Elle est Docteur de l’Église car elle a ouvert la voie dite de ‘l’enfance spirituelle‘, cette voie qui ouvre la sainteté à tous. Nous lui laissons la parole :
« J’ai toujours désiré être une sainte, mais hélas ! j’ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu’il y a entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé aux pieds des passants ; au lieu de me décourager, je me suis dit : le Bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables, je puis donc malgré ma petitesse aspirer à la sainteté ; me grandir, c’est impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections ; mais je veux chercher le moyen d’aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle. Nous sommes dans un siècle d’inventions, maintenant ce n’est plus la peine de gravir les marches d’un escalier, chez les riches un ascenseur le remplace avantageusement. Moi, je voudrais aussi trouver un ascenseur pour m’élever jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection. Alors j’ai recherché dans les livres saints l’indication de l’ascenseur, et j’ai lu ces mots : ‘Si quelqu’un est TOUT PETIT, qu’il vienne à moi‘. Alors, je suis venue, devinant que j’avais trouvé ce que je cherchais. […] L’ascenseur qui doit m’élever jusqu’au Ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela je n’ai pas besoin de grandir, au contraire il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus. »
En un mot il s’agit de tout faire par amour et dans l’amour, dans la discrétion, en acceptant nos limites dans l’humilité. Un chemin de minorité donc qui se rapproche de celui suivi par Saint François et qui finalement est ouvert à tous ! Et si nous l’empruntions ?