Récemment, le dimanche 23 juillet, nous avons écouté dans l’Évangile de Matthieu la parabole du bon grain et de l’ivraie. Cette parabole place devant nous la question du bien et du mal, la question de la communion et de la division. Nous vous en proposons une brève méditation, les textes sont accessibles ici.
La parabole nous dit qu’un homme a semé du bon grain dans son champ mais que de l’ivraie a été répandue par son ennemi. L’ivraie ! Peut-être ne la connaissons-nous pas bien ? Il s’agit d’une plante parasite, stérile, qui colonise l’environnement dans lequel elle se trouve et s’avère même toxique pour l’homme (cf. photo ci-contre). Elle est donc dangereuse et bien sûr derrière l’ivraie, nous pouvons voir l’image du mal. Mais approfondissons notre réflexion. Dans le texte grec d’origine, le mot ‘ivraie‘ est traduit par ‘zizanion‘, autrement dit par ‘zizanie‘. C’est-à-dire l’absence de communion, la discorde, la séparation…
Pour nous, frères franciscains, cette parabole nous interpelle de manière particulière en cette année 2017. Saint François en effet était un homme de paix, facteur de communion et de fraternité entre les hommes, entre les frères, et avec la création. Il suffit de se rappeler quelques épisodes marquants de sa vie pour le comprendre : le baiser au lépreux, le loup de Gubbio, la rencontre avec le sultan ou bien avec les brigands, le cantique de frère soleil, etc. Pourtant, dans notre histoire communautaire, nous faisons mémoire cette année d’un anniversaire particulier : celui de la première séparation en 1517 des fils de Saint François, certains voulant suivre la règle à la lettre (observants), d’autres étant moins radicaux (conventuels) en raison des missions apostoliques confiées par l’Église.
Et aujourd’hui ? Aujourd’hui encore notre famille est scindée en trois branches masculines: les franciscains conventuels (auxquels nous appartenons), les franciscains capucins, et les franciscains (tout court). Chacune d’entre elles met en évidence des facettes complémentaires du charisme de Saint François du fait de sa richesse presque infinie. Mais ensemble nous voulons témoigner du bonheur de vivre l’Évangile en marchant sur les traces de notre fondateur.

Alors quelles sont nos différences et nos points communs ? Pourquoi cette séparation, alors que Saint François était un chantre de la communion ? Nos trois branches masculines se réuniront-elles à nouveau un jour ? Réponses en avant première dans l’article de Pierre Moracchini ci-dessous.