Sainte Claire, une vraie vocation franciscaine

Aujourd’hui, nous célébrons la fête de Sainte Claire, fondatrice avec Saint François de l’ordre des Clarisses. Quelques éléments biographiques sont accessibles ici et . Nous vous proposons ici de découvrir la naissance de sa vocation à la suite de Saint François.

Sainte Claire naît d’une famille de moyenne noblesse militaire en 1194. Elle est la fille d’un chevalier, Favarone di Offreducio, et d’Ortolana Fiumi. Sa mère était une femme d’une grande piété et d’une grande charité vis-à-vis des pauvres, qualités qu’elle transmettra à ses filles. Alors que la naissance de Claire était toute proche, Ortolana vécut une expérience spirituelle extraordinaire qui souligne déjà la vocation peu commune de sa fille. Fr. Thomas de Celano, biographe de Sainte Claire, nous la raconte :

« Ortolana priait un jour dans une église devant le Crucifix et demandait la grâce d’une délivrance heureuse, quand elle entendit une voix qui lui disait : ‘Femme, ne crains rien : tu enfanteras sans danger une lumière dont le rayonnement fera resplendir davantage encore la clarté du jour elle-même!’ Sur la foi de cet oracle, Ortolana voulut qu’au baptême on appelât Claire l’enfant qui naissait à la vie de la grâce. »

Dès sa jeunesse, Claire apparaissait déjà comme une grande âme, toute tournée vers Dieu. Elle le cherchait de toutes ses forces, consacrant du temps à la prière et jeûnant fréquemment. Comme sa mère, elle faisait preuve de sollicitude envers les pauvres. Messire Jean de Ventura, un hommes d’arme de son père, nous livre son témoignage :

« Cette jeune fille avait une conduite si droite et vertueuse qu’elle semblait avoir vécu longtemps dans un couvent. Bien que le train de la maison fut l’un des plus importants de la ville et qu’on y fit de grandes dépenses, néanmoins les nourritures riches qu’on lui servait, elle les cachait et les mettait en réserve, et ensuite elle les faisait porter aux pauvres. Elle portait aussi par-dessous ses vêtements une camisole blanche faite de laine très rude par pénitence. Elle jeûnait, s’adonnait à l’oraison et se livrait aux exercices de piété. »

Ainsi, l’enfance de Claire se caractérise par le désir de rencontrer Dieu. Alors que sa famille cherche à la marier et lui propose d’excellents partis, Claire refuse catégoriquement. Elle manifeste déjà des qualités qui caractériseront sa vie intérieure et personnelle : décision, persévérance, liberté vécue à la fois dans la douceur et la force intérieure, … Sa rencontre avec Saint François sera cruciale. C’est lui qui, d’abord par des prédications puis au cours de nombreuses rencontres, va la guider et l’aider à trouver sa vocation :

« Il lui rendit visite, et elle vint souvent le voir. C’est en compagnie d’une seule amie que la jeune fille quittait la maison paternelle pour aller à ces rendez-vous clandestins avec l’homme de Dieu dont la parole de feu et les œuvres lui paraissaient déborder toute mesure humaine. »

La grâce de Dieu à travers François lui fait progressivement prendre conscience des appels intimes qu’elle ressent au plus profond d’elle-même depuis déjà longtemps. Elle n’a alors plus qu’une idée : quitter le monde pour mettre ses pas dans ceux du Christ pauvre. Ce sera chose faite le 19 mars 1212, dimanche des Rameaux. En dépit de l’opposition de sa famille, à 18 ans, Claire quitte la demeure paternelle et va rejoindre les Frères Mineurs à Sainte-Marie des Anges de la Portioncule. Fr. Thomas de Celano nous raconte la suite :

« Laissant donc derrière elle sa maison, sa famille, sa cité, elle se rendit en hâte à Sainte-Marie de la Portioncule. Elle y fut accueillie à la lueur des flambeaux par les frères qui veillaient en prière autour de l’autel. C’est là qu’ils lui tondirent les cheveux et qu’elle abandonna entre leurs mains tous ses bijoux et ornements divers. […] Revêtue de l’habit de pénitence devant l’autel de Notre-Dame, […] François la conduisit aussitôt à l’église Saint-Paul. »

Ainsi, la vocation de Sainte Claire, comme toute vocation, s’enracine dans le cœur de Dieu (voir ici) comme l’a montré la parole reçue par sa mère peu avant sa naissance. Elle s’est progressivement développée, grâce à l’éducation chrétienne d’Ortolana et aux efforts de la jeune Claire pour tendre vers le Bien. Elle s’est enfin épanouie sous l’impulsion de Saint François qui a ouvert à Claire une nouvelle voie spirituelle dans laquelle elle pourra pleinement porter du fruit. Un lien très fort, une amitié spirituelle indissoluble (voir ), unit ainsi ces deux saints qui, ensemble, ont fondé l’ordre des Pauvres Dames que l’on connaît davantage aujourd’hui sous le nom de clarisses. Pour conclure, laissons Sainte Claire nous résumer elle-même son cheminement vocationnel :

« La plus grande de toutes les grâces que nous avons reçues et que nous recevons chaque jour de notre grand Bienfaiteur, le Père des Miséricordes, celle dont nous devons lui être le plus reconnaissantes, c’est notre vocation ; et nous devons témoigner à Dieu d’autant plus de gratitude que l’état auquel il nous a appelées est plus grand et plus parfait. C’est pourquoi l’Apôtre dit : ‘Prenez conscience de votre vocation !’ Or, le Fils de Dieu s’est fait lui-même notre Voie et le bienheureux Père saint François, son amant authentique et son imitateur, nous l’a montrée et enseignée par sa parole et par ses exemples. »
Testament de Sainte Claire.

Cet article s’est appuyé sur les sources suivantes [1] [2] dans lesquelles vous pourrez trouver des informations complémentaires sur la vocation de Sainte Claire.

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