En ces jours difficiles où la violence aveugle va jusqu’à tuer un prêtre alors même qu’il célèbre la messe, nous voulons réfléchir sur le sacerdoce. La vie et les paroles du Saint Curé d’Ars, saint patron de tous les curés et prêtres du monde (que nous avons fêté le 4 août), peuvent nous aider à approcher ce mystère.
La vocation de Jean Marie Vianney.
« Si j’étais prêtre un jour, je voudrais gagner beaucoup d’âmes ».
C’est ce que disait, à 17 ans, Saint Jean Marie Vianney, que l’on connait mieux peut-être sous le nom du Saint Curé d’Ars. En cela, on le voit très proche de Saint François d’Assise pour qui le salut des âmes était une passion dévorante : « Saint Père, qu’il plaise à votre sainteté de donner, non pas des années mais des âmes ! » disait-il au pape Honorius III à qui il venait demander une indulgence plénière (voir ici). D’ailleurs, devenu prêtre, le Saint Curé d’Ars envisagera d’entrer chez les frères capucins de Lyon, avant de s’orienter vers le tiers-ordre franciscain que l’on appelle aujourd’hui ordre franciscain séculier.
Saint Jean Marie Vianney est né le 8 mai 1786, à Dardilly, près de Lyon, dans une famille simple et pieuse. A 17 ans, il fait part à ses parents de son appel à la vie sacerdotale, mais son père s’y oppose et ce n’est qu’à 20 ans qu’il peut commencer à se préparer au sacerdoce. Peu doué pour les études, il rencontre de nombreuses difficultés au séminaire. Il sera finalement ordonné prêtre en 1815. D’abord vicaire à Ecully, il est ensuite nommé curé de la paroisse d’Ars dont il saura ranimer la flamme et la foi. Il y restera jusqu’à sa mort. Sa bonté, la joie dont il rayonne, ses longues heures de prière devant le Saint-Sacrement, impressionnent peu à peu ses paroissiens et les ramènent à l’église. Pour écouter, réconforter et apaiser chacun, il reste jusqu’à seize ou dix huit heures par jour au confessionnal. Il mourra, épuisé, le 4 août 1859, après s’être livré jusqu’au bout de l’Amour.
Saint Jean Marie Vianney,
un exemple pour tous les prêtres.
Saint Jean Marie Vianney a été canonisé en 1925 avant d’être nommé patron de tous les curés en 1929 puis patron de tous les prêtres du monde en 2009. Pourquoi? C’est que, comme Jésus, il s’est donné complètement à Dieu et aux hommes dans son ministère. Il brûlait d’amour pour Jésus et cela se voyait! Nombreux sont les témoins qui ont remarqué avec quel regard d’amour il contemplait le tabernacle ou le Saint Sacrement; ou encore avec quelle passion il enseignait, prêchait et catéchisait. Sa méthode pastorale était des plus simples : mettre les gens en relation avec Jésus Christ vivant. Il donnait l’exemple, se rendant tôt à l’église pour prier et encourageant chacun à communier et à se confesser régulièrement.
Le Saint Curé d’Ars était un prêtre selon le Cœur de Dieu. Il avait d’ailleurs une perception aiguë du sacerdoce ministériel et de deux aspects qui lui sont propres : l’eucharistie et la confession. Laissons-le nous éclairer à travers quelques unes de ses pensées :
« Si nous n’avions pas le sacrement de l’Ordre, nous n’aurions pas Notre Seigneur. Qui est-ce qui l’a mis là, dans le tabernacle ? Le prêtre. Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si cette âme vient à mourir [à cause du péché], qui la ressuscitera, qui lui rendra le calme et la paix ? Encore le prêtre! Après Dieu, le prêtre c’est tout! Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel. »
« Le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus »
« Oh ! que le prêtre est quelque chose de grand ! s’il se comprenait, il mourrait… Dieu lui obéit : il dit deux mots et Notre Seigneur descend du ciel à sa voix et se renferme dans une petite hostie… »
« Il n’y a rien de si grand que l’Eucharistie. »
Mes enfants, que fait Notre-Seigneur dans le Sacrement de son amour? Il a pris son bon cœur pour nous aimer. Il sort de ce cœur une transpiration de tendresse et de miséricorde pour noyer les péchés du monde.
« Oh ! qu’un prêtre fait bien de s’offrir à Dieu en sacrifice tous les matins »
« Si l’on comprenait bien le prêtre sur la terre, on mourrait non de frayeur, mais d’amour … Sans le prêtre, la mort et la passion de Notre-Seigneur ne serviraient de rien… C’est le prêtre qui continue l’œuvre de Rédemption, sur la terre… A quoi servirait une maison remplie d’or, si vous n’aviez personne pour ouvrir la porte ? Le prêtre a la clef des trésors célestes : c’est lui qui ouvre la porte ; il est l’économe du bon Dieu, l’administrateur de ses biens…. Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre : on y adorera les bêtes… Le prêtre n’est pas prêtre pour lui… il est pour vous. »
« Quand le prêtre donne l’absolution, il ne faut penser qu’à une chose ; c’est que le sang du bon Dieu coule sur notre âme pour la laver, la purifier et la rendre aussi belle qu’elle était après le baptême. »
Avec Saint Jean Marie Vianney, nous ne pouvons que nous émerveiller devant la vocation du prêtre et rendre grâce à Dieu pour ce don si grand. Cette vocation particulière au sacerdoce est aussi ouverte au jeune frère franciscain. Comme nous l’avons vu ici, cet appel se discerne progressivement pendant la formation initiale. Pour tous les frères prêtres, Saint Jean Marie Vianney demeure un modèle à imiter dans le cadre spécifique de la vie religieuse franciscaine.
Pour une réflexion plus poussée sur le sacerdoce à la lumière de la vie du Saint Curé d’Ars, vous pouvez consulter ici la lettre pour l’indiction de l’année sacerdotale à l’occasion du 150e anniversaire de sa naissance. Pour en savoir plus sur le Saint Curé d’Ars, vous pouvez suivre ces deux liens [1] et [2].