Contempler le mystère de l’Incarnation avec Saint François à Greccio

Alors l’ange dit aux bergers : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Lc, 2, 10 – 12

Oui, aujourd’hui, nous célébrons une grande fête : la naissance de Jésus et il nous est donné de contempler le mystère de l’Incarnation, « ce que le cœur de l’homme n’avait pas imaginé » : Dieu, le Tout-Autre, se fait le Tout-Proche : nous ne sommes pas seuls. Il est Emmanuel, Dieu-Avec-Nous. C’est la ‘réalité’ de Noël! C’est ce que Saint François voulait mettre en lumière il y a exactement 800 ans à Greccio, en réalisant la première crèche vivante de l’histoire. Il disait : « Je veux le voir tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne », nous rappelle fr. Thomas de Celano, son premier biographe. François voulait donc contempler, toucher et sentir (et faire contempler à tous) l’humilité du Fils de Dieu, né dans une pauvre étable dans la précarité la plus totale. Contempler pour entrer dans le mystère et adorer.

Mais, au fait, que s’est-il donc passé à Greccio, ce petit village de la vallée de Rieti il y a 800 ans, en l’an de grâce 1223 ? Saint Bonaventure nous le raconte dans cet extrait de sa ‘Légenda Major’ (LM 10, 7) :

Trois ans avant sa mort,  François  décida de célébrer avec le plus de solennité possible, près de Greccio, le souvenir de la Nativité de l’Enfant Jésus, afin d’augmenter la dévotion des habitants. Mais pour que ce projet ne pût être appelé révolutionnaire, il en demanda au Souverain Pontife et en obtint la permission. Il fit préparer une mangeoire, apporter du foin, amener un bœuf et un âne. On convoqua les frères, la foule accourut, la forêt retentit de leurs chants, et cette nuit vénérable revêtit splendeur et solennité, à la clarté des torches étincelantes et au son des cantiques résonnant haut et clair. L’homme de Dieu, debout près de la crèche et rempli de piété, ruisselait de larmes et débordait de joie. La messe fut célébrée sur la mangeoire comme autel et François qui était diacre chanta le saint Évangile, puis prêcha au peuple rassemblé la naissance du pauvre Roi qu’il nommait avec tendresse et amour l’Enfant de Bethléem. Le seigneur Jean de Greccio, chevalier vertueux et loyal qui avait quitté les armées des princes de la terre par amour pour le Christ, et qu’une étroite amitié liait à l’homme de Dieu, affirma qu’il avait vu un enfant très beau qui reposait dans la crèche et qui parut s’éveiller lorsque le bienheureux Père François le prit entre ses bras. Cette vision est suffisamment accréditée par la sainteté du pieux chevalier, mais elle est confirmée aussi par la vérité qu’elle exprime et par les miracles qui suivirent. L’exemple de François offert au monde réveilla en effet les âmes qui s’endormaient dans leur foi au Christ, et le foin de la crèche, conservé par le peuple, servit de remède pour les animaux malades et de préservatif contre toutes sortes de pestes : Dieu glorifiait en tout son serviteur et prouvait par des miracles évidents la puissance de ses prières et de sa sainteté.


Saint et Joyeux Noël à tous !


Qu’avec St François, nous puissions voir l’Enfant
tel qu’Il était et l’adorer!


NDLR : Vous pouvez aussi consulter cet article où fr. Thomas de Celano relate plus en détail cet épisode de la vie de François d’Assise. Nous vous rappelons également l’indulgence plénière rattachée à la célébration des 800 ans de Greccio (cf. ). N’hésitez pas à bénéficier de cette grâce !

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