Aujourd’hui, nous célébrons la fête de Saint Bonaventure (1217 – 1274). Nous avons choisi de vous amener à la rencontre de ce grand saint qui a été ministre général de notre ordre, évêque, et cardinal. Avec Saint Thomas d’Aquin, le docteur angélique, et le Bienheureux Jean Duns Scot, le docteur subtil, il est l’un des plus grands théologiens de son temps, surnommé le docteur séraphique.
Alors qu’il était un brillant étudiant à la Sorbonne, Giovanni da Fidanza (le futur Saint Bonaventure) décide de rentrer chez les Frères Mineurs fondés par Saint François d’Assise. La vie des Franciscains est nouvelle : elle répond à une vraie recherche de réforme dans l’Église. Au Moyen Age, en effet, l’Église voit apparaître et doit gérer des incohérences dans la vie de certains membres du clergé. Des changements s’imposent pour revenir au cœur de la foi. La Réforme Grégorienne applique des principes pour éviter les abus et les dérives. Saint Bonaventure baigne dans cette Église en mutation. Sans doute, le savoir et la gloire ne comblent pas sa vie. Il aspire à quelque chose de différent, de moins mondain et de plus vrai.
A la racine de son parcours se trouve le désir d’une vie parfaite selon Dieu. Le désir pousse à la quête de plénitude. Sans le désir, la vie est fade. Sans le désir, l’être reste atrophié. Frère Bonaventure désire évoluer spirituellement. Il grandit grâce à son expérience spirituelle. Il prie, il médite, il vit ce qu’il croit. Sa vie intérieure est fortifiée. Il choisit de ne pas mener une vocation médiocre. Sa passion et ses convictions font de lui un frère moteur dans la nouvelle famille franciscaine. Il enseigne, il sert ses frères, il soutient l’Église. C’est sa manière d’aimer. Au cœur de la vocation franciscaine se trouve l’amour.
Frère Bonaventure veut des frères fidèles à l’Évangile comme Saint François. Il veut des missionnaires audacieux. Il veut des hommes capables de transfigurer les vies des autres. A son tour, dans ses responsabilités de Général de l’Ordre et de Cardinal, il oriente les Franciscains et l’Église sur le chemin de l’authenticité et de la communion. Il prêche la solidité intérieure pour éviter des vies molles. Son œuvre, « l’Itinéraire de l’âme vers Dieu », montre que la vie chrétienne est un chemin, une conversion, une transformation.
Saint Bonaventure n’hésite pas à dénoncer chez les Franciscains les comportements désordonnés pour relancer la force de l’Évangile. Il mettra toute son énergie, en tant que frère et en tant que cardinal, au service de la communion. Face aux dérives de la division facile, il bâtit un fort esprit de communion à l’intérieur de l’Église, de l’Ordre et avec les autres Églises.
Saint Bonaventure laisse la trace d’un franciscain cohérent, courageux et saint. Comme quoi, il n’y a pas d’incompatibilité entre une puissante vie mystique et une rayonnante vie missionnaire.
La synthèse, c’est la sainteté !
Pour aller plus loin :
- Sa vie en bref
- La genèse de sa vocation et sa vocation elle-même
- Ses écrits
- Les catéchèses de Benoît XVI sur Saint Bonaventure : [1] [2] [3]
Pour conclure :
« Il n’y a pas d’autre chemin qu’un amour très ardent du Crucifié. ». Saint Bonaventure.