Pour commencer la Semaine Sainte, nos églises s’habillent de rameaux. Un rite étrange mais très suivi. « Mon père, nous disent certains, je ne suis pas très pratiquant, mais je ne rate jamais la messe des rameaux… ». Irait-on à la messe pour un rite magique ? Folklorique ? La branche d’olivier ou de laurier deviendrait-elle un gri-gri ? Aujourd’hui, nous voudrions méditer sur cette fête si particulière des rameaux…
La fête des rameaux
ou la vanité de la gloire humaine.
Une église remplie de gens tenant des rameaux aux mains est belle. Elle ressemble à un jardin ! Le jour des rameaux, nous lisons l’Évangile de la Passion. Jésus triomphe à Jérusalem où il est acclamé : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ». Il triomphe, c’est un héros. Mais, nous le savons, la gloire humaine dure peu. Les « gossip » nous dévoilent avec éclat les « étoiles – modèles – héros » des jeunes d’aujourd’hui. Mais ces étoiles sont souvent filantes… Ils font la une des médias un jour, ils disparaissent le lendemain.
Comme eux, Jésus a été acclamé par toute une foule mais quelques jours après, cette même foule criera : « A mort ! A mort ! Crucifie – le ! ». Finalement, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. L’être humain est faible et facilement manipulable.
Les hommes sont à l’image des branches des arbres. Le vent les agite et, selon d’où il souffle, elles suivent un mouvement ou … un autre.
Alors les rameaux : une fête à vivre des racines aux feuilles ? Vraiment ?
La fête des rameaux
ou le pèlerinage des feuilles vers les racines
Si les branches et les feuilles s’agitent, les racines, elles, restent immobiles, immuables. Elles sont en quelque sorte la stabilité de l’arbre. La partie extérieure est mobile, la partie intérieure et invisible est stable.
Les racines ne se voient pas mais elles nourrissent et tiennent l’arbre. La sève part de la base et irrigue tout l’arbre. La vie vient de la terre et monte vers le ciel. L’arbre vit grâce à sa partie invisible !
Et nous alors ? Pour nous, c’est la même chose ! Nous avons besoin, nous aussi, de vivre ces pèlerinages des feuilles aux racines, de l’extérieur vers l’intérieur. Il est important de connaître les zones où nous sommes solides et celles où nous sommes plus fragiles. Sans les racines, l’arbre meurt et, sans les feuilles, l’arbre perd sa beauté.
Une vocation a besoin de la sève de l’amour de Dieu pour garder sa fidélité et sa fraîcheur. Quand la sève circule elle réchauffe tout l’être.
Alors la vocation donne des feuilles pour l’ombre et des fruits pour se nourrir.