La passion est une énergie qui fait vivre mais elle peut aussi détruire. Parfois, on parle de crimes passionnels… En chacun de nous, existe cette force vitale que nous appelons passion. En soi, elle n’est ni bonne, ni mauvaise. Mais elle est à évangéliser pour qu’elle soit constructive. Sans passion, la vie spirituelle est médiocre, fade, triste.
Jésus invite ainsi ses disciples à vivre avec passion leur vocation : « Venez derrière moi ! » Jésus fait bouger. Il déplace, il replace. Il pousse les siens à avoir, comme les disciples d’Emmaüs, un cœur brûlant. Un disciple de Jésus triste et tiède fait pitié. Un disciple de Jésus ardent et passionné séduit.
Passion et Joie
Certes, la joie dans la vocation est un moteur. Quand on est passionné par Dieu, on voudrait convertir tout le monde. La passion est joyeuse et communicative. Cet l’amour passionnel devrait toujours être gagnant. Cependant, le risque est de tomber dans un messianisme naïf :
Je pense en moi-même : « je veux évangéliser, donc, ma passion d’aller vers les autres portera des fruits. Le monde va mal, mais, je pense, avec ma passion, je vais transformer les cœurs, je vais transmettre avec enthousiasme l’Évangile. L’Église est lente mais je vais relever les défis et faire bouger les troupes. »
La passion est débordante ! Et elle doit être maîtrisée.
Passion et sacrifice
Car, il ne suffit pas de vouloir pour réussir. Dans la foi, le moteur n’est pas ‘moi’ mais Dieu. Le désir et la passion sont importants mais la fécondité spirituelle ne dépend pas de la seule volonté humaine.
La passion pour le Royaume inclut une attitude importante : le sacrifice. Ce terme n’a pas une très bonne presse. Mais le mot « sacrifice » – qui signifie « faire du sacré » – est fondamental. Il est beau de travailler avec passion en acceptant, parfois, les échecs et les frustrations. Une vocation grandit aussi grâce aux épreuves.
En effet, sans les difficultés, la vocation reste enfantine, elle ne se muscle pas de l’intérieur. Nous voudrions toujours ‘du sucre’, tout ce qui est doux et sans problème, mais Jésus a dit vous êtes le sel de la terre…
Ainsi, toute vocation religieuse doit doser le sel et le miel, les consolations et les désolations. Ces dimensions poussent l’être à la maturité.