
Dans le prolongement de la fête de Saint Pierre et Saint Paul, le Pape François est revenu sur la mission du chrétien dans son homélie de dimanche dernier. Il commentait ainsi l’Évangile de l’envoi en mission des disciples (Lc 10), un évangile qui avait fortement touché Saint François. Il est d’ailleurs à la racine de la mission franciscaine marquée par l’envoi des frères deux par deux sans sécurité (cf. fin de cet article) et ce souhait de paix que formule St François et à sa suite les frères franciscains : Pax et Bonum (Paix et tout Bien). Nous revenons ici sur les points essentiels relevés par le Saint Père en quelques citations. Vous pouvez retrouver le texte intégral en suivant ce lien.
♦ La proximité de Dieu au cœur de la mission et de l’annonce :
Cette proximité de Dieu qui est Jésus, est la source de notre joie : nous sommes aimés et nous ne sommes jamais laissés seuls. Cependant, la joie qui naît de la proximité de Dieu, donne la paix et ne laisse pas en paix. […] La rencontre avec le Seigneur est un perpétuel commencement, un perpétuel pas en avant. Le Seigneur change toujours notre vie. […] Celui qui accueille Jésus sent qu’il doit l’imiter, faire comme Lui a fait ; il a quitté le ciel pour nous servir sur la terre. Donc, si nous nous demandons quelle est notre tâche dans le monde, la réponse de l’Évangile est claire : la mission. Aller en mission, porter l’Annonce. »
♦ Nous sommes tous missionnaires, même si nous pensons que nous ne sommes pas capables!
L’Évangile nous étonne encore en nous montrant le Seigneur qui envoie les disciples sans attendre qu’ils soient prêts ni bien entraînés : ils n’étaient pas avec Lui depuis longtemps, et pourtant Il les envoie. Ils n’avaient pas fait d’études de théologie, et pourtant il les envoie. »
♦ L’équipement du missionnaire : l’Esprit Saint et le frère

Jésus ne dit pas ce qu’il faut prendre, mais ce qu’il ne faut pas prendre : « Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales » … Plus nous sommes libres et simples, petits et humbles, plus l’Esprit Saint guide la mission et fait de nous des protagonistes de ses merveilles. Laisser de la place à l’Esprit Saint. […] Pour le Christ, l’équipement fondamental est autre : c’est le frère. « Il les envoya deux par deux » (v. 1), dit l’Évangile. […] Il n’y a pas de mission sans communion. Il n’y a pas d’annonce qui fonctionne sans prendre soin des autres. »
♦ Le message du missionnaire : une salutation de paix et la proximité de Dieu
« ‘Dans quelque maison que vous entriez, dites d’abord : « Paix à cette maison ! »’. Le Seigneur prescrit de se présenter, en tout lieu, comme des ambassadeurs de paix. Un chrétien porte toujours la paix. Voilà le signe distinctif : le chrétien est porteur de paix, parce que le Christ est la paix. C’est à cela que l’on reconnaît que nous sommes siens. […] Frère, sœur, la paix commence par nous. […] Mettre la paix et de l’ordre dans son cœur, désamorcer la cupidité, éteindre la haine et la rancœur, fuir la corruption, fuir les tricheries et les ruses : voilà par où commence la paix. »
« ‘Le règne de Dieu s’est approché de vous !‘ : Le style de Dieu est clair : proximité, compassion et tendresse. Voilà le style de Dieu. Annoncer la proximité de Dieu, voilà l’essentiel. L’espérance et la conversion viennent d’ici : du fait de croire que Dieu est proche et il veille sur nous : il est le Père de nous tous, qu’il nous veut tous frères et sœurs. »
♦ Le style du missionnaire : ‘Comme un agneau au milieu des loups’
« Celui qui vit comme un agneau n’agresse pas, il n’est pas vorace : il est dans le troupeau, avec les autres, et il trouve sa sécurité dans son Pasteur. […] Le disciple de Jésus rejette la violence, il ne fait de mal à personne, il est un pacifique, il aime tout le monde. Et s’il lui semble qu’il est perdant, il regarde son Pasteur, Jésus, l’Agneau de Dieu qui vaincu le monde de cette manière, sur la croix. C’est ainsi qu’il a vaincu le monde. »
♦ Et en résumé ?
« Que le Seigneur nous aide à être des missionnaires aujourd’hui, en compagnie de notre frère et de notre sœur ; la paix et la proximité de Dieu sur les lèvres; la douceur et la bonté de Jésus, l’Agneau qui enlève les péchés du monde dans le cœur. »
« Mes frères, commençons à servir le Seigneur,
car nous n’avons pas fait grand-chose jusqu’ici ! »
Saint François au soir de sa vie (LM 14, 1).
PS : Comme nous l’avons souligné, cet Évangile est à la base de la mission franciscaine que nous vivons encore aujourd’hui. Fr. Jack et fr. Clément-Marie (cf. photo ci-dessus) ont répondu à cet appel et parcourent actuellement les routes italiennes. Vous pouvez suivre leur périple à l’aide de ce lien. Portons-les dans notre prière!