Fr. Mauro Gambetti, franciscain conventuel et cardinal : une vocation dans les pas de saint François

Fr. Mauro Gambetti.

Aujourd’hui, nous vous amenons à la rencontre de fr. Mauro Gambetti, premier franciscain conventuel à devenir cardinal depuis 1861. Nous revenons sur sa vocation et sa spiritualité en reprenant un extrait de l’interview qu’il avait accordée à notre frère Sławomir Gajda et publiée sur le site de notre ordre ici.

Quand avez-vous pris conscience de votre vocation à la vie religieuse ? Avez-vous des expériences ou des souvenirs particuliers ? Pourquoi les Franciscains Conventuels ?

« Mon histoire vocationnelle a commencé quand j’avais environ onze ans. J’ai ressenti pour la première fois l’appel à la prêtrise lorsqu’un jour le curé de ma paroisse a dit : « Si l’un d’entre vous veut entrer au séminaire, dites-le-moi ! » et j’ai eu l’impression qu’il s’adressait directement à moi. Plus tard, j’ai exploré d’autres pistes parce que je n’étais pas sûr que cet appel me rendrait heureux. J’avais probablement simplement peur. Je me suis donc détourné de l’Église. Puis, à l’âge de vingt ans, je me suis fiancé. Ce fut une expérience fondamentale qui m’a poussé à chercher Dieu à nouveau : l’amour m’a ouvert à l’Amour. Entre-temps, j’avais choisi de faire des études d’ingénieur à Bologne, car elles étaient étroitement liées à l’entreprise de mon père. Je suis retourné à la foi. Un jour, alors que je me rendais à l’université, je suis passé devant la basilique Saint François et je suis entré pour me confesser. J’ai trouvé un frère qui, après avoir entendu ma confession, m’a demandé si j’avais déjà pensé à me consacrer à Dieu. J’ai tout de suite ri en disant que j’avais déjà construit une relation forte avec ma fiancée, mais la question est restée ancrée en moi. Finalement, j’ai participé à une retraite vocationnelle à Assise et, à un moment donné, j’ai senti que Dieu m’appelait définitivement. Dès que j’ai obtenu mon diplôme, je suis entré au couvent. »

Quels aspects de la spiritualité franciscaine vous impressionnent et vous fascinent ?

« J’ai toujours été fasciné par la liberté de François, qui vient, je pense, de sa reconnaissance de Dieu comme étant à la fois Absolue et Infinie Tendresse. J’ai également été impressionné par l’humilité et la simplicité franciscaine, l’attention portée aux personnes, en particulier aux pauvres, et ce style de dialogue qui exprime le respect et l’accueil et aide à construire des relations fraternelles et la paix. »

À ce stade, je ne peux m’empêcher de poser une question sur notre Père Maximilien Kolbe, un saint de notre temps, un ‘François du XXe siècle’, et pour nous, un modèle de vie consacrée. Que pouvons-nous apprendre de lui ? Comment pouvons-nous incarner son charisme aujourd’hui ?

« J’ai entendu parler de saint Maximilien Kolbe pour la première fois lorsque je suis entré au postulat. Je l’ai toujours admiré. Cependant, ce n’est que lorsque j’ai fait un pèlerinage en Pologne, sur les lieux où il a vécu, que j’ai vraiment saisi la profondeur de son charisme : son immersion totale en Dieu et dans le cœur de l’Immaculée Conception ; son dévouement total à la mission, avec ses frères ; et son geste suprême de donner sa vie pour sauver un père de famille. Cela semble être l’accomplissement et le prolongement d’une mission d’amour : il a donné sa vie pour qu’un autre puisse continuer à vivre pour ses propres enfants. De nos jours, je crois que nous devrions conserver précieusement sa détermination à poursuivre le but de l’existence chrétienne : hâter la venue du Royaume de Dieu en répandant l’amour, sans nous laisser distraire par des arguments inutiles, des attractions mondaines ou des revendications et des intérêts partisans. »

Dans son homélie lors de votre ordination épiscopale, le cardinal Agostino Vallini vous a encouragé à ‘toujours garder, même en tant qu’évêque et cardinal, un style de vie simple, ouvert… un style de vrai franciscain’. Comment allez-vous essayer d’utiliser votre expérience de franciscain dans votre ministère de cardinal ?

« La devise épiscopale que j’ai choisie est tirée d’un passage éloquent de la première règle de François : Omnibus subiecti in Caritate (soyez soumis à tous dans la charité). Je voudrais exercer mon ministère de cardinal en vertu de ce principe évangélique, qui permet de rencontrer les gens sans parti pris ni préjugé, afin de les gagner à l’amour du Christ. Autrefois, les cardinaux étaient salués par le titre de « Princes de l’Église ». Aujourd’hui, cet usage a cessé, mais j’espère que le sens caché du terme restera vivant en moi, avec l’espoir que le dévouement au peuple qui m’est demandé ressemblera de plus en plus au style royal de Jésus. »

L’intégralité de l’interview est accessible ici.


Fr. Mauro Gambetti est le premier frère franciscain conventuel créé cardinal depuis 159 ans. Né en 1965 en Italie, il rejoint notre ordre en 1992 après ses études universitaires. Il fait sa profession simple en 1995, sa profession solennelle en 1998 et est ordonné prêtre deux ans plus tard. Il occupe différentes responsabilités : ministre provincial, custode de la custodie générale du Sacro Convento à Assise, président de la FIMP (Fédération Interméditerranéenne des Ministres Provinciaux), vicaire épiscopal pour les lieux saints franciscains du diocèse, etc. En octobre 2020, il est nommé cardinal par le Pape François et est consacré évêque en novembre de la même année. Il est créé cardinal lors du consistoire du 28 novembre 2020 et en février 2021, il devient vicaire général du Pape pour la cité du Vatican et archiprêtre de la basilique Saint Pierre. Il succède ainsi au cardinal Angelo Comastri, atteint par la limite d’âge.


 

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