Fr. Piotr, une vocation franciscaine

Fr. Piotr.

Dans la dynamique de la fête de la vie consacrée que nous avons célébrée le 2 février (cf. ici), aujourd’hui, nous vous proposons le témoignage de fr. Piotr, actuellement en communauté à Cholet. D’origine polonaise, il est arrivé en France il y a une dizaine d’années, rejoignant d’abord la communauté de Narbonne avant d’arriver à Cholet en 2018. Mais pourquoi et comment est-il devenu frère franciscain? Pourquoi est-il devenu prêtre? Qu’est-ce qui l’a séduit dans le charisme franciscain? Autant de questions auxquelles il a bien voulu répondre pour nous. Aujourd’hui, dans ce premier article, il revient sur la genèse de sa vocation. Nous lui laissons la parole et le remercions d’avoir accepté de répondre à nos questions.


Je suis né en Pologne voici un peu plus de 40 ans. Ma famille tenait une exploitation agricole. C’était la période communiste. Les revenus ne suffisaient pas toujours à nourrir toute la famille (nous vivions parents, enfants et grands-parents ensemble : cela faisait une dizaine de personnes). Je grandissais dans la fraternité, l’amour entre nous et envers Dieu. J’allais à la messe avec ma famille tous les dimanches. Mais je désirais plus. A 10 ans, je voulais devenir servant d’autel : c’était un peu un rêve, car ce n’était pas possible. En effet, mes parents habitaient trop loin de l’église pour pouvoir m’y amener tous les jours. Malgré cela, je désirais profondément m’engager dans l’Église pour découvrir Dieu et approfondir ma foi. En grandissant, j’ai eu l’opportunité de participer à différentes rencontres organisées par l’aumônerie des jeunes. Je devins en quelque sorte un adolescent engagé. Cette période m’a appris à me battre pour les choses importantes, d’autant que mes parents étaient opposés à ma démarche.

Un jour, on m’a proposé de participer à un camp franciscain avec près de 5000 jeunes. Il y avait des temps de prière et d’enseignements. Là, j’ai découvert Saint François, sa spiritualité, l’ordre franciscain. J’ai rencontré des frères et des jeunes séminaristes. Cela a été ma première rencontre avec l’univers franciscain. En mai 1994, j’ai passé mon bac. Alors je me suis posé la question de mon avenir. Et comme Saint François, j’ai dit au Seigneur : « Seigneur que veux-tu que je fasse? ». En juillet, j’ai passé quelques jours dans un couvent franciscain pour une sorte de week-end vocationnel. J’ai vécu un temps merveilleux avec les frères. J’ai découvert leur vie : prière, travail, enseignement, … C’était vraiment merveilleux. A la suite de ce week-end, je suis parti pour un pèlerinage de 10 jours à Czestochowa pour poser la question de mon avenir à Marie. Pendant ces 10 jours, le Seigneur m’a montré à travers différents signes et rencontres qu’il m’appelait bien à devenir franciscain. Alors, au retour de mon pèlerinage, je me suis à nouveau arrêté dans le couvent où j’avais séjourné et j’ai été accueilli à bras ouverts. J’ai encore passé une journée avec les frères et je suis rentré chez mes parents. A mon retour dans ma famille, je ne me sentais plus chez moi. Je voulais revenir au couvent car c’était là que je me sentais à ma place. Alors, j’ai dit à mes parents que je voulais devenir frère franciscain. Ils ne s’y attendaient pas et cela a été un peu difficile pour eux, le temps d’accepter mon choix.

En août 1994, j’ai écrit au provincial de Pologne pour demander à être admis au noviciat. Un mois plus tard, le 17 septembre, jour de la fête des stigmates de Saint François, je suis entré officiellement au noviciat. L’année suivante, j’ai fait ma profession temporaire. En 1999, j’ai fait ma profession solennelle et j’ai été ordonné prêtre en 2001. Je fêterai donc mes 20 ans de sacerdoce cette année. Rétrospectivement, je me rends compte que Dieu m’avait appelé à lui donner ma vie, même si quand j’étais enfant, je ne m’en étais pas rendu compte : je voulais juste le servir et passer du temps avec lui, mais ce n’était pas possible car mes parents habitaient trop loin. Aujourd’hui, je suis heureux : je célèbre l’Eucharistie tous les jours, j’ai des temps de prière et de méditation qui me permettent de passer du temps avec lui, je vis la fraternité avec mes frères et le monde. Je me sens accompli, même si je sais que le Seigneur doit encore me modeler. Je n’ai jamais vécu de choses extraordinaires, mais je découvre le Seigneur dans ma vie quotidienne : pour moi, c’est le grand miracle de Dieu dans ma vie!


Dans notre prochain article, nous retrouverons fr. Piotr qui nous expliquera ce qui l’a séduit dans le charisme franciscain.

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