Tout quitter pour suivre Jésus et Saint François : le discernement avec le témoignage de nos jeunes frères

Les lectures de ce dimanche ont une tonalité très fortement vocationnelle. Après le livre de la Sagesse qui nous encourage à préférer la Sagesse aux richesses, à la santé, à la beauté, bref à tout, nous avons écouté dans l’Évangile l’histoire du jeune homme riche. Celui-ci s’approche de Jésus et lui demande : « Bon Maître que dois-je faire pour avoir la vie éternelle? » La réponse de Jésus ne se fait pas attendre devant ce jeune en recherche vocationnelle, dont le cœur « veut décidément plus » :

Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il dit à l’homme : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » (Mc 10)

Hélas, le jeune homme riche va décliner l’invitation de Jésus pour repartir « tout triste » nous dit l’Évangile. Oui, lorsque Jésus passe dans notre vie et nous appelle, nous sommes libres d’accepter ou de refuser avec à la clé la joie ou la tristesse. Un autre ‘jeune homme riche‘, Bernard de Quintavalle (cf. ici), va accepter cette invitation pour devenir le premier compagnon de Saint François. Alors qu’il est juriste, docteur en droit, de famille noble et riche, il va tout quitter. Pourquoi? Parce qu’il a été touché au cœur par la manière de prier de Saint François. Comment a-t-il discerné l’appel? Avec Saint François, la prière et la Parole de Dieu! Son discernement nous est raconté au chapitre 2 des Fioretti :

C’est pourquoi, dès le matin, Messire Bernard appela saint François et lui parla ainsi: « Frère François, j’ai bien décidé dans mon cœur d’abandonner le monde et de te suivre en ce que tu me commanderas ». Entendant cela, saint François se réjouit en esprit et parla ainsi: « Messire Bernard, ce que vous dites est une œuvre si grande et difficile, qu’il nous faut demander conseil à notre Seigneur Jésus-Christ et le prier qu’il lui plaise de nous montrer sur cela sa volonté et de nous enseigner comment nous pouvons la mettre à exécution. Pour cela, allons ensemble à l’évêché et nous ferons dire la messe ; puis nous resterons en oraison jusqu’à Tierce, priant Dieu qu’au moyen de trois ouvertures du missel, il nous montre la voie qu’il lui plaît que nous choisissions. » […]
A la première ouverture ce fut cette parole que dit le Christ dans l’Évangile au jeune homme qui l’interrogea sur la voie de la perfection : « Si tu veux être parfait, va et vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, et viens et suis-moi ». A la seconde ouverture ce fut cette parole que le Christ dit aux apôtres, quand il les envoya prêcher: « N’emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni chaussures, ni argent », voulant leur enseigner par là, de mettre toute leur espérance en Dieu pour avoir de quoi vivre et n’avoir d’autre volonté que de prêcher l’Évangile. A la troisième ouverture du missel ce fut cette parole que le Christ dit : « Qui veut venir après moi, qu’il renonce à soi-même et prenne sa croix et me suive ». Alors saint François dit à messire Bernard : « Voici le conseil que le Christ nous donne. Va, donc, et fais complètement ce que tu as entendu. Et que béni soit notre Seigneur Jésus-Christ qui a daigné nous montrer sa voie évangélique ». A ces mots, messire Bernard s’en alla, et vendit ce qu’il avait, car il était très riche; et avec grande allégresse il distribua le tout aux pauvres, aux veuves, aux orphelins, aux pèlerins, et aux monastères et aux hôpitaux; et saint François l’aidait en tout cela fidèlement et avec sollicitude. Fioretti, chap 2.

Que cela nous dit-il à nous aujourd’hui? Cela nous invite à prendre le temps de nous interroger : Que recherchons-nous vraiment? Quel est notre désir profond de notre cœur? Et une fois l’appel perçu, comment pouvons-nous le discerner ? La Parole de Dieu, la prière, notre accompagnateur sont bien sûr des clés essentielles comme l’a montré fr. Bernard de Quintavalle. Pour aller plus loin, nous vous proposons d’écouter trois de nos jeunes frères (fr. Clément, fr. Joseph, et fr. Grégoire, ordonné diacre cette année (cf ici)) qui ont justement échangé autour de ces questions de l’appel, du discernement et de la vie religieuse franciscaine. Nous vous souhaitons une bonne écoute et confions nos jeunes frères à votre prière.


NDLR : Pour aller plus loin sur le thème de la vocation et de la réponse à l’appel, vous pouvez aussi consulter ces deux méditations ‘La vocation : oui direct ou oui négocié?‘ et ‘Tout laisser pour suivre Jésus?‘.

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