Aujourd’hui, nous célébrons la fête des Rameaux. Cette fête ouvre le temps de la Semaine Sainte et de la Passion. Elle évoque les branches et les feuilles des arbres. Elle nous renvoie au printemps, à la vie… La nature se réveille. Le chrétien veille.
L’Église vit un hiver sévère à cause des scandales. Les médias et la société la désignent comme une institution qui a déçu. Des hommes d’église ont profité de leur pouvoir pour dominer, manipuler et abîmer des personnes vulnérables. Nous portons cette croix. Le Vendredi Saint, Jésus ne répond rien face aux accusations, aux cris et aux crachats. Il prend sa croix et il va jusqu’au bout. Son attitude est un modèle pour nous. La tentation est grande de se défendre et d’accuser les autres. Jésus sort de Jérusalem avec sa croix en silence. Le temps est venu pour nous de sortir de cette situation, non par une logique défensive, mais par une logique de construction. Comme l’Évangile le rappelle, les branches sèches doivent être coupées et les fruits mauvais jetés. Mais ne restons pas là. A côté de la colère des uns due à l’incohérence de vie de certains membres du clergé, nous percevons aussi l’attente des autres devant la force du message de Jésus.
La Semaine Sainte offre aux croyants des signes forts pour croire et pour espérer. Le Jeudi Saint, Jésus lave les pieds aux disciples. Ce geste a du sens aujourd’hui. Laver les pieds : un geste étrange pour nous. Les pieds nous lient à la terre. Par les pieds, nous sommes au contact de l’humain, de tout ce qui est imparfait. Par le contact avec les autres, nous pouvons souiller, salir, blesser. Jésus lave, c’est-à-dire que, par son action, il nettoie les liens terrestres. Son geste nous invite à être attentifs à nos paroles et à nos comportements pour ne plus salir la vie de l’autre. Jésus fait un lien entre son geste et le commandement de l’amour.
En ces temps troubles, commençons par les pieds, par la base de notre vie. Commençons par rendre solide le socle de notre vie relationnelle et spirituelle. Si Jésus s’est mis à nos pieds, nous ne devons pas avoir honte de nous mettre aux pieds de nos frères. Cette attitude d’humilité n’écrase pas, elle soulage, elle relève.