Aujourd’hui, premier dimanche de Carême, la liturgie de la Parole met en lumière la dimension du combat spirituel à travers le récit des tentations de Jésus au désert (cf. Lc 4, 1-13). Un combat qui est inhérent à notre vie et à notre vocation de chrétien, quel que soit notre état de vie. Un combat que nous devons mener dans l’espérance, en dépit de nos limites et de nos chutes, car il nous aide à grandir spirituellement et d’ailleurs Jésus l’a déjà gagné pour nous sur la croix… N’oublions pas non plus que le jour de notre baptême et de notre confirmation nous avons été oints pour recevoir l’Esprit Saint, la Force de Dieu (cf. ici). Nous ne luttons donc pas seuls! Pour nous encourager dans notre combat, nous reprenons ici in extenso plusieurs passages de cette synthèse d’une homélie que le Pape François a prononcée en 2014. Il méditait alors le chapitre 6 de la lettre aux éphésiens (Ep 6, 10-20) où Saint Paul récapitule l’armure du chrétien.
« En réfléchissant sur les paroles de Paul dans la Lettre aux Éphésiens (Ep 6, 10-20) et sur le « langage militaire » qu’il utilise, le Pape François a parlé de la « lutte spirituelle : pour aller de l’avant dans la vie spirituelle, il faut combattre ». Il faut « de la force et du courage » parce qu’il ne s’agit pas uniquement d’une « simple opposition », mais d’un combat permanent contre le « prince des ténèbres ». C’est cette étroite confrontation qui était rappelée dans le catéchisme, dans lequel « on nous a enseigné que les ennemis de la vie chrétienne sont au nombre de trois : le démon, le monde et la chair ». Il s’agit de la lutte quotidienne contre « la mondanité » et contre « l’envie, la luxure, la gourmandise, l’orgueil, la jalousie », autant de passions « qui sont les blessures du péché originel ».
On peut alors se demander : « Mais le salut que nous donne Jésus est-il gratuit ? ». Oui, « mais tu dois le défendre ! ». Et, comme écrit Paul, pour le faire, il faut « se revêtir de l’armure de Dieu », parce que « l’on ne peut plus penser à une vie spirituelle, à une vie chrétienne » sans « résister aux tentations, sans lutter contre le diable ». (…) Mais comment est faite cette « armure de Dieu ? ». Le bouclier de la foi non seulement « nous défend, mais nous donne également la vie ». Et avec lui, dit Paul, « nous pouvons éteindre toutes les flèches enflammées du malin ». En effet, le diable « ne jette pas sur nous des fleurs », mais « des flèches enflammées, empoisonnées, pour tuer ». L’armure du chrétien est composée également du « casque du salut », de « l’épée de l’Esprit » et de la prière. C’est ce que rappelle saint Paul : « en toute occasion, priez ! ». « Priez, priez ». On ne peut, en effet, « conduire une vie chrétienne sans la vigilance ». Pour cela, la vie chrétienne peut être considérée comme « un combat militaire ». Mais c’est « une très belle lutte », parce qu’elle nous donne « la joie que le Seigneur a vaincu en nous, avec sa gratuité de salut »
Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. Résistez-lui avec la force de la foi, car vous savez que tous vos frères, de par le monde, sont en butte aux mêmes souffrances. Après que vous aurez souffert un peu de temps, le Dieu de toute grâce, lui qui, dans le Christ Jésus, vous a appelés à sa gloire éternelle, vous rétablira lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. (1 P 5, 8-10)
Que le Seigneur nous donne la grâce dans ce carême de discerner le bon combat, de le mener avec courage, confiance et espérance, sûrs que nous ne sommes pas seuls et que, comme l’a dit l’Ange le jour de l’Annonciation : ‘Rien n’est impossible à Dieu!‘ (Lc 1, 37).
Les yeux fixés sur Jésus – Christ,
entrons dans le combat de Dieu.
(antienne invitatoire de Carême)
Pour compléter cette méditation, vous pouvez aussi consulter sur notre blog ces deux articles consacrés également au combat spirituel :
