L’unité se réalise en mettant Dieu au centre de notre vie

Nous venons de débuter la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. L’unité est fondamentale. Rappelons-nous le ‘shéma Israël‘, la profession de foi récitée chaque jour par les Israélites : « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est UN » (Dt 6, 4) et la prière sacerdotale du Christ juste avant sa Passion  :

« Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient UN, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient UN en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.  » (Jn 17, 20-21)

C’est dire l’importance de l’unité. Mais qui fait l’unité? Le Pape François répond à cette question dans une catéchèse récente intitulée « l’Esprit Saint dans les Actes des Apôtres ». Il a basé sa méditation sur la parole « Tous furent remplis de l’Esprit Saint » (Ac 2, 4), remarquant que « l’effet immédiat du fait d’être « remplis d’Esprit Saint » est que les Apôtres « commencèrent à parler en d’autres langues » et sortirent du Cénacle pour annoncer Jésus Christ à la foule ». Pour le Saint Père, cela « souligne la mission universelle de l’Église, signe d’une nouvelle unité entre tous les peuples », et met en évidence deux actions de l’Esprit Saint :

« Nous voyons que l’Esprit travaille à l’unité de deux manières. D’une part, il pousse l’Église vers l’extérieur, pour qu’elle puisse accueillir de plus en plus de personnes et de peuples ; d’autre part, il la rassemble à l’intérieur pour consolider l’unité réalisée. Il lui apprend à s’étendre dans l’universalité et à se rassembler dans l’unité. Universelle et une : tel est le mystère de l’Église.

Le premier de ces deux mouvements — l’universalité — nous le voyons à l’œuvre dans l’épisode de la conversion de Corneille. Il a fallu une autre « pentecôte », très semblable à la première, celle de la maison du centurion Corneille, pour que les Apôtres élargissent l’horizon et fassent tomber la dernière barrière, celle entre les Juifs et les païens (cf. Ac 10-11). (…)

Le second mouvement de l’Esprit Saint — celui qui crée l’unité — nous le voyons à l’œuvre dans le déroulement du concile de Jérusalem (Ac 15). Le problème est de savoir comment s’assurer que l’universalité atteinte ne compromet pas l’unité de l’Église. L’Esprit Saint n’opère pas toujours l’unité de façon soudaine, par des interventions miraculeuses et décisives, comme à la Pentecôte. Il le fait aussi par un travail discret, respectueux du temps et des divergences humaines, en passant par les personnes et les institutions, par la prière et la confrontation.(…) L’Esprit Saint n’œuvre pas à l’unité de l’Église de l’extérieur, il ne se contente pas de nous ordonner d’être unis. Il est lui-même le « lien de l’unité ». C’est Lui qui fait l’unité de l’Église.

Enfin, pour conclure sa catéchèse, le Pape donne quelques pistes concrètes pour notre vie personnelle :

L’unité de l’Église est l’unité entre les personnes et ne se réalise pas autour d’une table, mais dans la vie. Nous voulons tous l’unité, nous la désirons tous du plus profond de notre cœur ; pourtant, elle est (…) parmi les choses les plus difficiles à réaliser et à maintenir. La raison en est que chacun veut, certes, l’unité, mais autour de son propre point de vue, sans penser que l’autre en face de lui pense exactement la même chose de « son » point de vue. (…) L’unité de la vie, l’unité de la Pentecôte, selon l’Esprit, est atteinte lorsque l’on s’efforce de mettre Dieu, et non soi-même, au centre. L’unité des chrétiens aussi se construit de cette manière : non pas en attendant que d’autres nous rejoignent là où nous sommes, mais en avançant ensemble vers le Christ.

Oui, « l’autre », « le différent de nous », est un cadeau pour notre vocation, en particulier pour nous, frères franciscains, où la fraternité est une composante essentielle de notre charisme (cf. ici). Demandons à l’Esprit Saint de nous faire entrer dans cette grâce de l’accueil de la différence pour que nous soyons des facteurs d’unité et non de division. C’est notre vocation, c’est notre mission… pour que le ‘monde croie’! Nous vous proposons donc de faire nôtre cette prière attribuée à notre père Saint François :

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix.
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant que l’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve soi-même,
c’est en pardonnant que l’on obtient le pardon,
c’est en mourant que l’on ressuscite à la Vie.


Pour aller plus loin :

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