Aujourd’hui, nous célébrons avec joie la solennité de l’Immaculée Conception. Une originalité cette année : cette solennité est exceptionnellement fêtée le 9 décembre, le 8 de ce mois correspondant au deuxième dimanche de l’Avent. L’an dernier, nous avions évoqué à l’occasion de cette fête l’identité et la vocation de la Vierge Marie à travers la salutation de l’Ange Gabriel. Cette année, nous vous proposons de la contempler à travers une autre salutation, celle de notre Père Saint François d’Assise :
Salut, Dame, Reine sainte, Sainte Mère de Dieu, Marie, qui es Vierge faite église et choisie du ciel par le Père Très Saint, toi qu’il consacra avec son Très Saint Fils bien-aimé et l’Esprit Saint Paraclet, toi en qui furent et sont toute plénitude de grâce et tout bien.
Salut, toi, son Palais !
Salut, toi, son Tabernacle !
Salut, toi, sa Maison !
Salut, toi, son Vêtement !
Salut, toi, sa Servante !
Salut, toi, sa Mère !
Et salut à vous toutes, saintes Vertus, qui, par la grâce et l’illumination de l’Esprit-Saint, êtes répandues dans le cœur des fidèles, vous qui, d’infidèles que nous sommes, nous rendez fidèles à Dieu !
Saint François aimait profondément la Vierge Marie et a composé cette ‘louange’ en son honneur. Les sources franciscaines nous précisent que cette salutation présente une similarité de vocabulaire avec le récit de l’Annonciation dans l’Évangile de Saint Luc, récit que l’on entend souvent pour la solennité de l’Immaculée Conception (cf. ici). Toutefois, aujourd’hui, nous vous proposons de méditer une expression particulièrement importante utilisée par François : « la Vierge faite église ». A travers cette expression, François nous montre que Marie est le modèle de l’Église et donc le modèle des fidèles puisque le mot ‘Église‘ vient du grec ‘ecclesia‘ qui signifie ‘assemblée‘. Et comme la Vierge Marie est aussi mère, cela nous révèle que nous aussi, nous sommes appelés à être « mères du Christ », c’est-à-dire à enfanter le Christ en nous-mêmes et dans les autres à travers notre témoignage. C’est d’ailleurs ce que Saint François explique dans sa lettre à tous les fidèles :
« Jamais nous ne devons désirer d’être au-dessus des autres ; mais nous devons plutôt être les serviteurs et les sujets de toute créature humaine à cause de Dieu. Tous ceux et toutes celles qui agiront ainsi et qui persévéreront jusqu’à la fin, l’Esprit du Seigneur reposera sur eux et fera en eux son habitation et sa demeure, et ils seront les fils du Père céleste dont ils font les œuvres ; et ils sont époux, frères et mères de notre Seigneur Jésus-Christ. Ses époux, lorsque, par l’Esprit-Saint, l’âme fidèle est unie à Jésus-Christ. Ses frères, lorsque nous faisons la volonté de son Père qui est dans le ciel. Ses mères, lorsque nous le portons dans notre cœur et dans notre corps par l’amour, par la loyauté et la pureté de notre conscience, et que nous l’enfantons par nos bonnes actions, qui doivent être pour autrui une lumière et un exemple. » (2LFid 47-53).
Que Marie, Immaculée Conception et médiatrice de toutes les grâces, nous obtienne de répondre joyeusement à notre vocation : être comme elle pour porter le Christ et l’enfanter par nos bonnes actions !
Cet article a été inspiré par les sources franciscaines : François d’Assise, écrits, vies, témoignages. Éditions du Cerf. Éditions Franciscaines.