Nous continuons notre série ‘Saint François et Noël’ qui vise à apporter une petite touche franciscaine à nos derniers jours de l’Avent. Nous avons vu hier que Saint François avait inventé la crèche, poussé par le désir de voir Jésus de ses yeux, de le contempler, de le toucher même, dans cette mangeoire si inconfortable où il avait été déposé. Il s’était donc laissé toucher par cette pauvreté radicale du Fils de Dieu lors de sa venue dans le monde. On l’aurait attendu plutôt dans un palais. Mais non! Dans un contre-pied aussi gigantesque que sublime à la logique humaine, c’est dans une pauvre étable, manquant de tout, y compris du confort le plus élémentaire, que le Tout-Autre se fait le Tout-Proche. Et c’est cela, Noël : à l’image de Saint François, nous sommes invités à méditer et à nous laisser émouvoir par le Mystère de l’Incarnation : Dieu lui-même est venu habiter au milieu de nous, Il est devenu l’un de nous et désormais Il a un visage, une histoire, des affections, des sentiments… dans la personne de Jésus !
Il s’agit d’un mystère qui bouleverse notre foi, notre existence et qui touche nos cœurs. Un mystère à vivre concrètement dans nos jours, dans nos choix quotidiens, y compris en ce qui concerne notre vocation et le chemin que nous discernons chaque jour pour notre vie. Un mystère qui se renouvelle de manière particulière à chaque Eucharistie, à chaque messe, et que nous contemplons avec gratitude et émerveillement, lorsque nous nous adorons le Très Saint Sacrement.
Saint François avait perçu ce lien intime entre le mystère de l’Incarnation et celui de l’Eucharistie, comme notre article d’hier l’a bien montré : n’a-t-il pas demandé à ce que le prêtre célèbre la messe sur la mangeoire? Ainsi, en cette avant-veille de Noël, il nous apparaît opportun de contempler l’Eucharistie, toujours guidés par Saint François :
« Voici que chaque jour Il s’abaisse, comme lorsqu’Il descendit du trône royal dans le sein de la Vierge ; chaque jour Il vient à nous Lui-même sous une apparence humble ; chaque jour Il descend du sein du Père sur l’autel, entre les mains du prêtre.
Et de même qu’Il s’est montré aux saints apôtres dans la vraie chair, ainsi maintenant Il se montre aussi à nous dans le pain consacré. Et de même qu’eux, avec les yeux de leur corps, ne voyaient que sa chair, mais qu’en le contemplant avec les yeux de l’esprit ils croyaient qu’Il était le même Dieu, ainsi nous aussi, voyant le pain et le vin avec les yeux du corps, nous devons voir et croire fermement que ceci est son très saint Corps et son Sang vivant et vrai.
Et de cette manière, le Seigneur est toujours présent avec ses fidèles, comme Il le dit Lui-même : “Voici, je suis avec vous.” »
— Saint François, Admonitions, FF 144-145
Chers amis, dans l’attente de Noël, voici que, dans l’Eucharistie, le Seigneur vient toujours à nous et veut demeurer avec nous : en fait, c’est Noël dans chaque Eucharistie et notre cœur est la crèche dans laquelle il vient reposer après la communion! Que le Seigneur nous donne la grâce de l’accueillir, avec tout l’amour dont nous sommes capables!
NDLR : Article tiré de cette publication de nos frères italiens avec nos propres modifications et ajouts.
