Et si la vocation était une question de bonheur ?

Cette semaine, alors que l’Avent ouvre cette période de l’année liturgique où toute l’Église est dans la ferme espérance de la venue du Messie, la promesse de Dieu s’accomplit : il est venu, il est là et il vient à nous.

Sur ce chemin, Marie Immaculée est à nos côtés, soutenant notre marche quotidienne. Son Chevalier, Saint Maximilien Kolbe a pu écrire dans la revue de Niepokalanow (Le chevalier de l’Immaculée) des articles portant sur le bonheur, le sens de la vie et donc la vocation que nous vous proposons de méditer en cette fête.

Où est donc le bonheur ? Une question intemporelle avec toujours les mêmes écueils que déjà Saint Maximilien relevait en 1922, lorsque – plein de fougue – il écrivait cet article intitulé ‘Où est le bonheur?’


Tous recherchent le bonheur et le désirent, mais peu le trouvent, car ils le cherchent là où il n’est pas.

Sortons dans la rue. Sur les trottoirs, se pressent des gens de tous âges et de toutes conditions, chacun visant un but qui doit constituer une parcelle de son bonheur. Sur la chaussée, circulent des véhicules et leurs occupants rêvent aussi de… bonheur. Les vitrines offrent aux passants les marchandises les plus diverses, afin d’apporter à leurs propriétaires comme à leurs acheteurs un peu de bonheur. Où que l’on regarde, on voit finalement des personnes assoiffées de bonheur. Mais sont-ils sûrs qu’au terme de leurs efforts ils tiendront le trésor tant convoité ?

L’un s’est donné pour objectif d’accumuler des biens matériels, de s’enrichir. Il n’y est pas encore parvenu alors il continue à s’épuiser, mais y parviendra-t-il un jour ?… Plus il accumule de richesses, plus il s’y attache et en désire. Et même s’il possédait la terre entière, son regard se porterait avec avidité vers la lune. Il désire toujours posséder plus, cherchant à acquérir et à accumuler. Que de fatigue, d’efforts, d’énergie déployés dans ce but et combien de peines encore ? Et s’il tombait malade ? Si, un jour, il venait à tout perdre ? Et puis, la mort viendra forcément. Et alors ? Sa fortune ne le suivra pas dans l’éternité. La seule pensée de cette réalité suffit à empoisonner les brefs instants de satisfaction procurés par les biens. Il n’a donc pas trouvé le bonheur!

Allons ailleurs. Sur une porte, un panneau : « soirée dansante » et beaucoup s’y pressent : ils profitent de la vie tant qu’il est temps. Mais sont-ils heureux pour autant ? Ne désirent-ils pas finalement des plaisirs toujours plus grands ? Toujours à la recherche de nouvelles jouissances, ils finissent par en ressentir les limites : ils ne sont jamais rassasiés. Donc eux non plus ne trouvent pas le bonheur !

Peut-être alors est-ce la gloire qui comble l’homme ? Regardons les personnes célèbres qui occupent des postes de pouvoir élevés. Demandons-leur si elles ne souhaiteraient pas que leur gloire s’étende davantage. Sans aucun doute, chacune d’elles l’accepterait volontiers. Cependant, au bout d’un certain temps, des concurrents se dressent, d’autres ne reconnaissent pas leurs mérites, et il se peut même qu’ils soient dépassés par certains ‘moins talentueux’… La gloire est éphémère et très fragile : beaucoup qui étaient, il y a encore peu de temps, célèbres sont aujourd’hui tombés dans l’oubli. Et finalement la mort viendra pour eux comme pour les autres… (…) Là non plus ne se trouve donc pas le bonheur.

Enfin, la richesse, les plaisirs de la vie et la gloire ne sont pour ainsi dire que le lot de quelques-uns, alors que le bonheur, lui, est désiré par chacun… Alors ?

Le cœur de l’homme est bien trop grand pour être comblé par l’argent, le plaisir ou la gloire. Tout cela n’est qu’illusion, même si cela nous enivre. L’homme aspire à un bien supérieur, sans limite et éternel. Et un tel bien, c’est uniquement – Dieu.

Saint Maximilien Kolbe : « Où est le bonheur ? »,
Revue ‘Le chevalier de l’Immaculée’, janvier 1922.


Alors, en cet Avent, nous sommes invités à nous poser une question : quel est le sens de ma vie? Comment ai-je orienté ma vie? « Là où est ton trésor, là aussi est ton cœur », nous dit Jésus. Les plaisirs de la vie, la richesse et la gloire ne sont pas mauvais en eux-mêmes, mais ils peuvent le devenir dès lors qu’ils deviennent des ‘objectifs de vie’, et non plus des moyens au ‘service de Dieu et des autres’. Saint Maximilien, dans cet article un peu vif, nous provoque : il nous invite à veiller et à rester centrés sur Jésus : l’unique Bien, le Souverain Bien, comme l’appelle Saint François dans ses ‘Louanges de Dieu’. Il est Celui qui nous appelle et nous donne notre vocation. Et s’il nous invite à le suivre au plus près dans la vie religieuse ou consacrée, n’hésitons pas à débuter un discernement : Il nous aime, nous connaît et nous veut heureux.

Une vie centrée sur le Seigneur est une vie heureuse et féconde, que nous soyons mariés ou consacrés ! Qu’en cette fête de l’Immaculée, la vie de la Vierge Marie nous inspire, en nous donnant à contempler ses vertus d’humilité, de pauvreté, de silence, de discrétion et nous encourageant à l’imiter. C’est notre vocation de chrétien.

Car moi, je connais les pensées que je forme à votre sujet – oracle du Seigneur –, pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance. Jr, 29, 11

Bonne fête de l’Immaculée !

Bonne route vers Noël!

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