fr. Grégoire : ‘Cette vie, je la vis avec bonheur. Dieu ne trompe pas!’

Vous le savez, frère Grégoire a été ordonné prêtre la semaine passée (cf. article ici). Nous l’avons sollicité quelques jours avant son ordination et il a bien voulu répondre à nos questions. Il revient donc ici pour nous sur son parcours et son appel, nous éclairant sur les vocations de frère, diacre et prêtre et donnant quelques éléments de réflexion à destination de ceux ou celles qui envisagent de donner leur vie à Dieu. Et en bonus, à la fin de cet article, une nouvelle vidéo revenant sur la cérémonie! Nous remercions fr. Grégoire de tout cœur et l’assurons de notre prière dans son ministère.


Tu as fait ta profession solennelle il y a 2 ans, tu as été ordonné diacre l’an dernier et tu vas être ordonné prêtre. Quel regard jettes-tu sur le chemin parcouru? Comment abordes-tu la route qui s’ouvre devant toi?

Je m’appelle Frère Grégoire Lefèvre, j’ai 33 ans, et je vais être ordonné prêtre. Cette étape s’inscrit à l’issue d’un long cheminement de neuf années de formation : deux années de postulat, une année de noviciat, quatre années de post-noviciat, puis deux années complémentaires incluant la profession solennelle et l’ordination diaconale.

fr. Grégoire professe ses vœux entre les mains de fr. Jean-François-Marie

Si je parviens aujourd’hui à cette étape, c’est avant tout en réponse à un appel que j’ai ressenti dès mon adolescence : celui de suivre le Christ à la manière de saint François. Dès le collège et le lycée, le contact avec les frères a semé en moi ce désir profond. J’ai cependant pris le temps de discerner, et mon parcours n’a pas été linéaire. Il y a eu des remises en question. Par exemple, j’ai suivi une formation musicale sérieuse – je suis violoncelliste – et j’ai même exercé ce métier quelque temps. Mais, au fond, ce premier appel n’a jamais disparu. Il m’a finalement conduit à entrer chez les frères.

Il y a deux ans, j’ai prononcé ma profession solennelle. Aujourd’hui, je m’apprête à vivre une nouvelle étape. Ce n’est pas une fin, mais le début d’un ministère, d’un nouveau type de vie pastorale. Cela dit, il y a bien quelque chose de l’ordre de l’aboutissement, en tout cas pour la formation initiale. Je me sens profondément heureux : heureux du chemin parcouru, heureux de la vie fraternelle que je mène à Bruxelles avec mes frères, heureux de ce que je m’apprête à vivre. J’aborde l’avenir avec confiance, espérance, une certaine curiosité aussi, et beaucoup de joie.

Peux-tu nous parler de ton cheminement? Voulais-tu devenir prêtre dès le début de ton parcours? Comment as-tu discerné que tu étais appelé au sacerdoce? Y-a-t-il eu des étapes déterminantes ?

L’ordinand reçoit le calice et la patène

Depuis le début de mon parcours, l’appel au sacerdoce a été là. Toutefois, pendant ma formation, j’ai volontairement mis cette dimension entre parenthèses pour me concentrer sur le discernement de la vocation de frère franciscain, qui est une vocation en soi. Être frère et être prêtre sont deux appels distincts, même s’ils peuvent coexister, comme c’est mon cas. Ce n’est qu’après avoir approfondi cette vocation de frère que l’appel au sacerdoce est revenu avec une clarté nouvelle. L’un des moments forts de ce discernement a eu lieu lors d’une veillée pascale : je servais auprès du prêtre, et en voyant le missel et les parties chantées, j’ai eu comme une révélation. Je me suis imaginé à sa place, chantant la liturgie. Cela m’a profondément touché. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il a compté.

Peux-tu nous parler de ces trois vocations particulières (frère, diacre, prêtre)?

Concernant les trois vocations que j’ai traversées – frère, diacre, prêtre –, chacune a sa richesse propre. Être frère, c’est d’abord vivre selon le charisme de saint François : la pauvreté, la fraternité, la minorité, qui appelle à une nouvelle manière de se relier aux autres, sans hiérarchie. C’est un engagement de fond. Le diaconat, pour moi, a été une étape vers le sacerdoce, mais il porte en lui une vocation propre : celle du service. Service liturgique bien sûr, mais aussi service des pauvres, des plus fragiles. Le prêtre, lui, reçoit un sacrement qui transforme profondément : il devient un signe du Christ qui continue à guider son Église à travers lui. C’est un ministère au service des sacrements, de la Parole, de la communion.

Que dirais-tu à un jeune qui envisage une vocation religieuse et/ou sacerdotale?

À un jeune qui se pose la question d’une vocation religieuse ou sacerdotale, je dirais deux choses. D’abord, il faut chercher des lieux où vivre sa foi et être accompagné : paroisse, couvent, monastère, peu importe – là où l’on se sent appelé. Ensuite, il faut prendre le temps. Ne pas se précipiter par peur de rater quelque chose, ni se décourager en pensant que c’est trop difficile. Le Seigneur appelle avec patience. Et si l’appel est fondé, il ne faut pas hésiter à se lancer : cette vie, je la vis avec bonheur, et je connais beaucoup d’autres frères et prêtres qui en témoignent aussi. Dieu ne trompe pas.

Et, une question d’actualité : peux-tu nous dire un mot sur le Pape François, un pape qui avait quelques « accointances franciscaines »? Quel regard jettes-tu sur son pontificat?

Enfin, un mot sur le pape François. Son pontificat a été, pour nous franciscains, un signe fort. Le choix de son nom a immédiatement résonné, mais c’est surtout son action qui a révélé la profondeur de cette inspiration franciscaine. Ses encycliques comme Laudato Si’ ou Fratelli Tutti portent en elles cette empreinte : elles expriment une vision du monde, de l’Église et de l’homme profondément enracinée dans le charisme de saint François. Cela a été pour nous un appel à prendre conscience de ce que nous avons à offrir à l’Église aujourd’hui.

Maintenant, ainsi parle le Seigneur, lui qui t’a créé, Jacob, et t’a façonné, Israël : Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. (Is 43, 1)

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