Aujourd’hui, nous célébrons la solennité du Christ Roi de l’Univers. Cette solennité marque la fin de l’année liturgique et nous prépare à accueillir une nouvelle année. Le tourbillon de nos journées qui passent peut nous donner l’impression de vivre un cycle sans fin, chaque année paraissant une simple répétition de la précédente. Pourtant, cette solennité est bien le point culminant de l’année liturgique. Celle-ci, loin d’être une simple succession répétitive d’événements et de fêtes, est un chemin de croissance, de conversion et de découverte du Christ. Tout au long de l’année, de l’Avent à aujourd’hui, nous avons cheminé aux côtés du Christ, découvrant progressivement sa présence dans nos vies et réalisant peu à peu qu’Il est tous les jours avec nous, ne nous laissant pas seuls au milieu de nos difficultés et de nos souffrances. Aujourd’hui, la liturgie nous invite à méditer le livre de l’Apocalypse et à contempler la vision de Saint Jean : la Jérusalem céleste où l’Agneau est entouré des témoins qui, dans un chant de louange, rendent hommage à la Gloire de Dieu. Ces derniers jours de l’année liturgique nous offrent donc une occasion unique de méditer sur cette réalité céleste et de raviver en nous le désir profond du Ciel qui est notre appel premier.
En visitant notre couvent lors des Journées du Patrimoine, beaucoup de visiteurs ont été frappés par la beauté du cloître. Ce cloître, de forme carrée, est orienté selon les points cardinaux. Il a en son centre un calvaire, qui nous rappelle de manière poignante la Passion et la Résurrection du Christ. De la même manière, dans les villages et sur les routes de France, les calvaires se dressent comme des repères visibles. Plantés aux carrefours, ils nous aident à faire mémoire et à réfléchir à notre cheminement spirituel. Comme une boussole intérieure, le calvaire devient un point de repère dans nos vies. Il ne se contente pas de rappeler un événement passé ; il nous donne une direction, orientant nos cœurs vers la finalité de notre vie : le Ciel et la vie éternelle. Il nous invite ainsi à élever nos regards vers le Christ-Roi, au-delà des difficultés, des souffrances, et mêmes des apparentes impossibilités. Ainsi, chaque croix, chaque calvaire, peut être un lieu de mémoire, mais aussi un signe vivant de notre espérance.
Les premiers chapitres de l’Apocalypse avec les reproches adressés aux Églises (cf. ici) nous invitent à réfléchir sur notre cheminement et les routes que nous avons prises dans notre vie. Ils ravivent en nous le désir de retrouver la flamme première de notre amour pour Dieu, ce moment où nous avons choisi d’engager notre liberté à la lumière de la Vérité. Ils nous poussent ainsi à une conversion renouvelée. Il s’agit donc pour nous d’entrer dans cette nouvelle année liturgique en re-choisissant le Christ et son royaume d’Amour, de liberté qu’Il nous a offert gratuitement par sa mort et sa résurrection. Cette fin d’année liturgique n’est donc pas une fin, mais un commencement, un appel à reprendre souffle, à renouveler notre désir de Dieu, à nous rappeler que notre vocation est de participer activement à la louange divine qui résonne éternellement dans le Ciel.
Que cette solennité soit donc pour nous l’occasion de repartir avec une foi, une espérance et un amour renouvelés pour aller toujours plus loin, plus haut, plus fort vers le Christ, qui nous attend dans sa gloire. Que le Christ Roi de l’Univers règne aussi dans nos cœurs!
Nous t’adorons Seigneur ici et dans toutes les églises du monde entier et nous te bénissons d’avoir racheté le monde par ta Sainte Croix ! (St François d’Assise)

