Alors que nous venons de célébrer la Toussaint et que nous nous dirigeons vers la fin de l’année liturgique marquée par la fête du Christ Roi de l’Univers (la semaine prochaine), l’Église nous invite à méditer des textes qui nous orientent vers la finalité de notre vie. C’est pourquoi, aujourd’hui, en écho à notre dernier article (cf. ici), nous avons choisi de revenir sur la sainteté qui est notre vocation à tous, quel que soit notre état de vie. Justement, il y a quelques jours, le Pape François a reçu les participants à une conférence organisée par le Dicastère des causes des saints et a donné cet éclairage sur la sainteté (cf. là) :
La sainteté n’exige pas seulement un effort humain ou un engagement personnel de sacrifice et de renoncement. Il faut avant tout se laisser transformer par la puissance de l’amour de Dieu, qui est plus grand que nous et nous rend capables d’aimer au-delà de ce que nous pensions être en mesure de faire. Ce n’est pas un hasard si Vatican II, à propos de la vocation universelle à la sainteté, parle de la « plénitude de la vie chrétienne » et de la « perfection de la charité », capables d’apporter « un niveau de vie plus humain même dans la société terrestre » (Lumen Gentium, 40).
La sainteté, nous dit le Pape, est donc avant tout ‘une affaire’ d’accueil de la grâce divine : ‘Sans moi, vous ne pouvez rien faire‘ dit Jésus dans l’Évangile. Comprendre cela nous fait rentrer dans l’humilité et dans un juste rapport à Dieu, à nous-mêmes, et aux autres. La légende de Pérouse nous montre combien Saint François cultivait cette vertu (LP 103) :
Quand on lui prodiguait les honneurs et que l’on proclamait sa sainteté, le bienheureux François répliquait souvent : « Si, à un moment donné, le Seigneur voulait m’enlever le talent qu’il m’a confié, que me resterait-il ? Un corps et une âme ; les infidèles en ont autant. Et même je dois croire que, si un brigand ou un infidèle avaient reçu du Seigneur autant de grâces que moi, ils seraient plus fidèles à Dieu que je ne suis. »
Il disait encore : « Une peinture représentant Notre Seigneur ou la bienheureuse Vierge les honore et nous rappelle leur souvenir ; cependant, le tableau ne s’attribue d’autre mérite que d’être ce qu’il est : du bois et de la couleur. Le serviteur de Dieu est comme une peinture : une créature de Dieu, par laquelle Dieu est honoré à cause de ses bienfaits. Il ne doit donc pas s’attribuer à lui-même plus de mérite que ne font le bois et la couleur. C’est à Dieu seul qu’il faut rendre honneur et gloire, et ne garder pour soi, tant que l’on vit, que honte et confusion, car tant que nous vivons, notre chair est toujours opposée à la grâce de Dieu. »
Que le Seigneur nous donne d’accueillir sa grâce pour que nous devenions toujours plus un tableau qui lui rend gloire et honneur! C’est notre vocation de baptisé, c’est notre vocation de frère franciscain !
« Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » Évangile selon Saint Matthieu (Mt 5, 14-16)
