Le combat spirituel : veiller sur notre cœur !

La semaine dernière, Saint Marc nous rappelait très synthétiquement que Jésus avait été tenté pendant 40 jours au désert. Le désert est le lieu de la rencontre avec Dieu mais aussi celui des tentations et du combat spirituel. Ce combat, auquel n’a pas échappé Jésus, est aussi présent dans notre vie et revêt une importance capitale, en particulier lorsque nous voulons répondre aux appels du Seigneur : « Mon fils, si tu viens te mettre au service du Seigneur, prépare-toi à subir l’épreuve » (Si, 2, 1). C’est donc sur ce thème que nous avons choisi de réfléchir aujourd’hui pour avancer sur notre chemin de Carême. Pour cela, nous revenons sur deux catéchèses que le Pape François a proposées sur ces thèmes et dans lesquelles il nous offre des pistes concrètes pour discerner et lutter. Vous pouvez retrouver le texte intégral de ces catéchèses en suivant ces deux liens [Gardien du cœur] [Le combat spirituel].

1/ Ne soyons pas étonné d’être tenté : « Les saints ne sont pas des hommes qui ont été épargnés par la tentation, mais plutôt des gens qui sont bien conscients du fait que les séductions du mal apparaissent à plusieurs reprises dans la vie, pour être démasquées et rejetées. […] Nous avons tous des tentations et nous devons tous apprendre à gérer ces situations. […]
Rappelons-nous que nous sommes toujours tiraillés entre des extrêmes opposés: l’orgueil défie l’humilité; la haine s’oppose à la charité; la tristesse fait obstacle à la vraie joie de l’Esprit; l’endurcissement du cœur rejette la miséricorde. Les chrétiens marchent continuellement sur ces crêtes. Il est donc important de réfléchir sur les vices et les vertus. […] Cela nous rappelle que l’être humain, contrairement à toute autre créature, peut toujours se transcender lui-même, en s’ouvrant à Dieu et en marchant vers la sainteté. Le combat spirituel nous amène donc à regarder de près ces vices qui nous enchaînent et à marcher, avec la grâce de Dieu, vers ces vertus qui peuvent fleurir en nous, apportant le printemps de l’Esprit dans notre vie. » [Le combat spirituel]

2/ Comment lutter? En gardant son cœur, en ne s’attardant pas sur la tentation et en prenant exemple sur Jésus : « Avec le diable, on ne dialogue pas. Jamais! On ne doit jamais discuter. Jésus n’a jamais dialogué avec le diable; il l’a chassé. Quand il a été tenté dans le désert, il n’a pas répondu par le dialogue; il a simplement répondu avec les paroles de la Sainte Écriture, avec la Parole de Dieu. […] Quand vient une tentation, ne dialoguez jamais. Fermez la porte, fermez la fenêtre, fermez votre cœur. Et ainsi, nous nous défendons de cette séduction, car le diable est astucieux, il est intelligent. Il a essayé de tenter Jésus avec des citations bibliques! Il s’est présenté comme un grand théologien. On ne dialogue pas avec le diable et on ne doit pas s’attarder avec la tentation, on ne dialogue pas. Quand vient la tentation: fermons la porte. Gardons notre cœur. Il est capable de déguiser le mal sous un masque invisible de bien. C’est pourquoi il faut toujours être sur le qui-vive, fermer immédiatement la moindre faille lorsqu’il tente de nous pénétrer. Face à chaque pensée et à chaque désir qui naît dans l’esprit et dans le cœur, le chrétien agit en gardien avisé, et l’interroge pour savoir de quel côté il vient : de Dieu ou de son Adversaire. S’il vient de Dieu, il faut l’accueillir, car c’est le début du bonheur. Mais s’il vient de l’Adversaire, ce n’est qu’ivraie, ce n’est que pollution, et même si sa graine nous semble petite, une fois qu’elle aura pris racine, nous découvrirons en nous les longues branches du vice et du malheur. Le succès de tout combat spirituel se joue beaucoup au début : en veillant toujours sur notre cœur. » [Gardien du cœur]

3/ Et si nous tombons? « Nous sommes tous pécheurs, tous. Et un peu d’introspection, un petit regard intérieur nous fera du bien. Sinon nous risquons de vivre dans les ténèbres, parce que nous sommes désormais habitués à l’obscurité et nous ne savons plus distinguer le bien du mal. […] Nous devons tous demander à Dieu la grâce de nous reconnaître comme de pauvres pécheurs qui ont besoin d’une conversion, en gardant dans notre cœur la confiance qu’aucun péché n’est trop grand pour la miséricorde infinie de Dieu le Père. […]
Dans les pires moments, dans les moments où nous glissons dans le péché, Jésus est à nos côtés pour nous aider à nous relever. Cela donne une consolation. Nous ne devons pas perdre cette certitude : Jésus est à nos côtés pour nous aider, pour nous protéger, et même pour nous relever après le péché. […] Il n’oublie jamais de pardonner: c’est nous, bien souvent, qui perdons la capacité de demander pardon. Reprenons cette capacité à demander pardon. » [Le combat spirituel]


Et si nous profitions de ce Carême pour recevoir le sacrement de la réconciliation? La réception des sacrements est une des armes essentielles du combat spirituel. Peut-être nous confessons-nous régulièrement? Peut-être y-a-t-il déjà longtemps que nous n’avons pas rencontré un prêtre? Peu importe… « C’est maintenant le temps favorable… » (2 Co 6, 2) Le Père nous attend comme il a attendu le Fils prodigue de la Parabole (cf. Luc 15, 11 – 32). Et si nous lui donnions la joie de nous pardonner et de nous restaurer dans notre identité profonde reçue au baptême, celle de fils et fille bien aimé(e)s du Père en qui il a mis tout son Amour? Quoi de mieux pour répondre aux appels qu’Il nous lance chaque jour?


Références :

  • [Gardien du cœur] Catéchèse – Les vices et les vertus – 1. Introduction : gardien du cœur. Pape François. Audience générale, 27 décembre 2023.
  • [Le combat spirituel] Catéchèse – Les vices et les vertus – 2. Le Combat spirituel. Pape François. Audience générale, 3 janvier 2024.

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